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Toronto

Coup de gueule

novembre 1996

Cette année, à la conférence mondiale, environ un tiers des sessions étaient consacrées à la réduction des risques et aux usagèrEs de drogues, chose dont nous nous réjouissons encore. Pourtant, il était incompréhensible de voir dans le programme une seule et unique session sur la coinfection VIH-hépatites, quand on sait qu’elle concerne majoritairement des usagèrEs et ex-usagèrEs injecteurSEs de drogues.

Suite à l’avant-dernière présentation, par la représentante norvégienne de l’OMS Europe, sur l’état de la coinfection en Europe, l’un des membres d’Act Up-Paris a interpellé publiquement la salle, l’IAS et le comité d’organisation sur le manque de sérieux dont la coinfection a fait l’objet à cette conférence.

Les retransmissions de cette conférence sur le site web offre même la possibilité de ré-entendre toutes les sessions dans leur intégralité, y compris les questions et les réactions de la salle, accompagnées des résumés des présentations, des diaporamas et des commentaires des modérateurs/trices. Vous pouvez donc télécharger l’enregistrement audio complet, sachant qu’il s’agit d’un document MP3, pesant environ 22,7 mégas ; et tous les documents de cette session coinfection.

Les repères de time-code suivants (heure-minutes-secondes) sont indiqués aussi sur votre compteur du lecteur MP3, afin d’aller directement à la partie qui nous intéresse. Donc la présentation de l’OMS est située de 00h-45’’-00’ jusqu’à 00h-56’’-25’, puis l’intervention d’Act Up-Paris et les réactions de la salle de 00h-59’’-13’ jusqu’à 01h-01’’-50’. Attention, tout ceci est en anglais, mais nous vous donnons ici la traduction :

  Act Up : Je suis très surpris d’entendre à nouveau ce fameux chiffre de 23 % des coinfectéEs qui auraient été traitéEs en Europe. C’est bien ce que vous nous avez présenté ?

  OMS : Oui, c’est bien le chiffre que j’ai présenté, mais tout d’abord j’ai précisé qu’il est très controversé puisque ça ne concerne que les traitements à base de ribavirine et d’interféron pegylé qui sont actuellement plus spécifiques du traitement de l’hépatite C uniquement. Aussi j’admets que nous n’avons pas de très bon chiffres, encore, comme je l’ai aussi signalé plusieurs fois auparavant.

  Act Up : Excusez-moi, je ne me suis pas présenté, je suis Gérald Sanchez d’Act Up-Paris. Aussi plutôt que de présenter des chiffres faussés, il serait préférable de voir la réalité en face. Je pense que la plupart des usagèrEs de drogues coinfectéEs ont de gros problèmes pour accéder à un traitement VHC. Ces chiffres sont ceux de l’industrie pharmaceutique ce qui signifie que, sur ces 23 %, la plupart de ces personnes sont d’ex-usagèrEs de drogues aujourd’hui stabiliséEs du point de vue social, et la plupart d’entre eux et elles ne sont pas vraiment représentatifVEs de ceux et celles qu’il va falloir absolument prendre en charge dans les trois à cinq ans à venir. Durant cette période de trois à cinq ans, nous attendons l’arrivée de nouveaux traitements plus efficaces que l’interféron. Je suis vraiment furieux de constater qu’aujourd’hui, pour la Conférence mondiale sur le sida, la coinfection a juste été traitée à l’occasion d’une seule session de deux heures sur cinq jours. C’est un problème grave et je m’adresse aux membres de l’IAS.

Applaudissements de toute la salle

  Act Up : Je voudrais aussi signaler qu’oser titrer cette session « l’ épidémie cachée » pour la traiter dans une salle introuvable, mais où est-ce que vous en êtes ?

Quelques rires et ricanements dans la salle

Nous avons fait des efforts considérables pour faire face aux problèmes liés à la coinfection. Personnellement je travaille sur ce sujet depuis huit ans et aujourd’hui je suis très content de voir que cette salle est enfin vraiment remplie. Qu’est-ce que fait l’IAS pour nous aider ? C’est une vraie honte de voir que des personnes n’ont pas pu accéder à cette salle car il fallait attendre plus d’une heure à faire la queue à l’extérieur puisque c’est plein. J’espère que nous aurons des réponses de l’IAS à l’occasion de la cérémonie de clôture.


Il nous a été rapporté le lendemain, jeudi, que l’IAS aurait émis un communiqué de presse à ce sujet dont nous aimerions beaucoup connaître la nature en détail en termes de propositions concrètes pour les autres événements organisés par l’IAS. En effet, dans notre dossier de presse spécial Toronto, nous suggérions déjà le rôle capital que pourrait jouer l’IAS dans la coordination internationale des essais sur la coinfection VIH-hépatites et surtout concernant les greffes du foie.

En attendant des propositions concrètes de leur part, nous continuons à travailler activement sur la coinfection pour cette rentrée. Si des coinfectéEs souhaitent nous rejoindre pour un manque de sport et quelques actions diététiques, qu’ils et elles n’hésitent pas à se faire connaître, le calendrier d’Act Up-Paris sera chaud cet hiver.
Vous pouvez toujours nous envoyer un e-mail et nous soutenir activement !


Dans le cadre de nos activités coinfection, nous organisons deux réunions publiques d’informations (RéPI), une sur les cirrhoses, qui a eu lieu le 8 novembre et une sur les greffes, qui aura lieu début janvier 2007.

Mais nous avons aussi organisé le 10 octobre lors d’une de nos réunions hebdomadaires, une rencontre avec Jean François Delfraissy, directeur de l’ANRS, Marc Bourlière, président de l’AC 24 - essais thérapeutiques dans les hépatites virales, Jean-Michel Molina, président de l’AC 5 - essais thérapeutiques dans l’infection VIH , et Laurence Allain, chargée de coordination des essais coinfection.
Nous vous tiendrons prochainement au courant de ce travail.