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Charte de responsabilité, c’est (re)parti, enfin.

vendredi 25 octobre 2002

Les associations signataires de la charte de responsabilité des établissements se sont revues pour la première fois depuis la signature, il y a 5 mois. L’heure est aux engagements. Nous veillerons à ce qu’ils soient respectés.

Après plusieurs semaines de blocage, la Charte de responsabilité est enfin entrée dans une phase de mise en œuvre. Au cours de la première réunion organisée le 10 septembre - 5 mois après la signature de la charte - entre les associations et des représentants de la DDASS et de la DGS, le contenu de la charte a été officiellement approuvé par les pouvoirs publics. Cet accord ne dispense pas à nos yeux le ministère de la santé de s’engager dans la mise en œuvre de la charte à l’échelle nationale. 213 lieux de consommation sexuelle en France sont en effet concernés, dont 38 à Paris. Or, parmi les associations qui doivent les évaluer, 3 sont essentiellement parisiennes. Seule AIDES dispose d’un réseau de militants suffisamment nombreux en province pour les effectuer, mais toujours partiellement. Dans ces conditions, et pour que cette charte ne soit pas limitée à Paris et à quelques grandes villes, il est indispensable d’obtenir des aides financières à l’évaluation. Ce que refusent d’imaginer pour le moment les représentants du ministère.

Le calendrier retenu doit permettre une première évaluation dans une vingtaine d’établissements parisiens (les plus fréquentés) avant le 1er décembre. Ceux-ci sont invités à signer la charte avant la fin du mois d’octobre, afin de permettre aux évaluations d’être réalisées au cours du mois de novembre. Quatre membres d’Act Up-Paris font partie du comité d’évaluation qui se réunira deux fois par an pour statuer sur le respect de la charte, chaque établissement étant visité au moins trois fois par an (soient au moins 114 visites à Paris). Le SNEG, qui est déjà en retard, s’engage à nouveau à préparer des protocoles d’entretien et d’hygiène avec l’aide de la DDASS [1] de Paris, et à entamer courant octobre les premières formations destinées au personnel des établissements signataires.

Maintenant, il s’agit d’aller vite. Car l’épidémie gagne du terrain. Face à l’inertie des pouvoirs publics et à la négligence criminelle de certains propriétaires de lieux de consommation sexuelle, nous ne pouvons plus admettre un nouveau retard dans la mise en œuvre de la charte. C’est aujourd’hui la responsabilité des associations signataires : Act Up-Paris assume la sienne à hauteur de ses moyens et sera vigilante quant aux engagements de chacun.


Charte de responsabilité, rappel :
La charte de responsabilité a été cosignée par Aides, Sida Info Service, Act Up-Paris et le SNEG [2] en mai dernier.

Elle engage les établissements gays signataires à agir face à l’épidémie de sida et des autres IST[[Infection Sexuellement Transmissibles : mise à disposition de matériel de prévention (préservatifs, gel à base d’eau, documentation) ; éclairage suffisant des backrooms et cabines afin de rendre ce matériel visible ; accueil d’associations de santé menant des opérations de prévention ; respect de règles d’hygiène et d’entretien selon des protocoles définis dans chaque établissement ; formation du personnel relative au sida et aux IST et nomination d’un référent prévention dans chaque lieu ; garantie des droits des salariés atteints du VIH ; formation d’un comité d’évaluation composé de membres des associations signataires.

D’ici au 1er décembre, le contenu de la charte doit faire l’objet d’une campagne d’information financée par le SNEG dans les magazines communautaires gays. Le texte complet de la charte est disponible sur ce lien.


[1Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales

[2Syndicat National des Etablissements Gay