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Les femmes toujours oubliées de la prévention et de la recherche

mardi 24 décembre 2002

Les femmes sont beaucoup plus exposées au risque de contamination par le VIH. Avec d’autres associations, Act Up-Paris souhaite attirer l’attention des pouvoirs publics.

Les associations Act Up-Paris, AIDES, le Kiosque, Mouvement Français pour le Planning familial, Sida Info Service veulent attirer l’attention des Pouvoirs Publics sur la spécificité des actions de prévention du sida et de prise en charge à promouvoir en direction des femmes.

En raison de leur anatomie, de leur physiologie, de leurs situations socio-économiques et des normes qui régissent les rapports entre les hommes et les femmes, ces dernières sont beaucoup plus exposées au risque de contamination par le VIH. C’est ainsi que dans les cas de sida diagnostiqués suite à des relations hétérosexuelles, la proportion des femmes a régulièrement augmenté depuis ces 20 dernières années. Sur l’ensemble des cas de sida, le ratio qui était de 5 hommes pour 1 femme au début des années 1990 est passé à 2,8 hommes pour 1 femme en 2001. Selon le rapport Delfraissy, 26% des nouveaux cas sont des femmes et, plus inquiétant encore, selon une étude de l’INVS [1], au premier semestre 2001 parmi les 15/29 ans ayant découvert leur séropositivité 62% étaient des femmes.

Les femmes sont les oubliées des campagnes de prévention et des protocoles de recherche fondamentale ou clinique. On ne s’est intéressé à elles qu’en tant que vecteur de transmission, plus particulièrement de la transmission mère enfant. Jusqu’en 1998, les femmes ont été dépendantes du bon vouloir des hommes pour la protection, seul le préservatif masculin était disponible en France. Si le préservatif féminin a fait son apparition depuis, il reste très difficilement accessible, tant pour des raisons de coût - 6 à 10 fois plus cher que le préservatif masculin - que d’offre - la publicité est inexistante et ils sont quasiment absents des pharmacies et des grandes surfaces. Cette situation confine les femmes dans un non accès autonome à des moyens de protection face au VIH et aux autres IST. Les associations signataires du présent communiqué exigent de la part des pouvoirs publics :
 de vraies campagnes nationales d’information en direction des femmes ;
 le soutien financier des actions de proximité menées par les associations ;
 l’amélioration de l’accès aux préservatifs féminins au travers de leur promotion et de la mise en place d’une politique d’incitation à la baisse de son prix public dans les pharmacies et les grandes surfaces ; la mise à disposition des préservatifs féminins dans les associations et les structures fréquentées par les femmes ;
 la formation des gynécologues, d’une part à la prévention et à ses outils, d’autre part au suivi des femmes séropositives.


[1Institut National de Veille Sanitaire