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Le Consensus de Vancouver

mardi 18 août 2015

La conférence de l’IAS (International AIDS Society) qui s’est tenue à Vancouver, du 19 au 22 juillet 2015, a émis le texte dont nous donnons une traduction ci dessous et qui est proposé à la signature. Des liens pour en savoir davantage : le site de la conférence (en anglais) et le texte anglais du consensus.
http://www.ias2015.org/
http://vancouverconsensus.org/

« En 1996, la communauté mondiale VIH s’est réunie à Vancouver pour constater ensemble que le traitement par trithérapie antirétrovirale pouvait arrêter la marée des morts dues au sida. En nous réunissant, de nouveau, aujourd’hui à Vancouver, nous nous trouvons dans un nouveau moment de transformation de la lutte contre le sida.

Construit à partir du savoir acquis pendant la dernière décennie, l’essai START a publié ses premiers résultats : ils montrent que si, plutôt qu’attendre une détérioration immunitaire, on commence immédiatement un traitement antirétroviral, on fait plus que doubler les perspectives individuelles de rester en bonne santé et de survivre. Les études, qui montrent que les antirétroviraux peuvent empêcher la transmission par des personnes vivant avec le VIH à leurs partenaires séronégatifs, engagent aussi à offrir un accès immédiat aux antirétroviraux (ARV). Les données montrent encore que les ARV peuvent protéger les personnes ayant un risque d’infection par un usage prophylactique.

Les résultats médicaux sont clairs : toutes les personnes vivant avec le VIH doivent avoir accès au traitement antirétroviral dès le diagnostic. Les barrières à cet accès dues à la loi, à la politique ou aux préjugés doivent être combattues et démantelées. En tant que partie de l’effort de prévention, la PrEP (prophylaxie pré-exposition) doit être rendue disponible pour protéger les personnes ayant un risque élevé de contamination au VIH. L’utilisation stratégique des ARV (comme traitement et dans les autres usages en prévention) peuvent sauver des millions de vies et nous rapprocher considérablement de notre but : mettre fin à l’épidémie. Une nouvelle époque dans la lutte contre l’épidémie a vu le jour et nous devons saisir cette opportunité.

La science contribue à atteindre un but qui était autrefois largement considéré comme irréalisable : dans le monde, 15 millions de personnes reçoivent un traitement antirétroviral et, depuis 2000, 8 millions de morts ont été évitées par l’activisme mondial, la volonté politique et la science. Il est temps d’atteindre les 60% de personnes vivant avec le VIH qui n’ont pas accès au traitement et notamment les 19 millions de personnes qui ne connaissent pas encore leur séropositivité. Nous devons garantir la décision de prendre des ARV comme choix individuel et le fait que tous puissent avoir accès à un traitement efficace et à la prévention, quels que soient leur statut légal, leur race, leur genre ou leur origine géographique. Sachant que la médecine ne peut pas agir isolée et que les ARV seuls ne peuvent pas mettre fin au sida, une réponse systématique, orientée par la communauté et attentive aux populations négligées est urgente.

Le monde doit agir rapidement pour diminuer l’incidence du VIH, le nombre de morts et les coûts à long terme. Nous sommes cependant gravement préoccupés par le manque de ressources de la réponse mondiale au sida et par le rationnement trop fréquent du traitement. Dix pays seulement ont fait le choix de mettre immédiatement sous traitement les personnes diagnostiquées séropositives. De nombreux pays n’ont pas encore mis en œuvre les recommandations, formulées par l’OMS il y a des années, de commencer le traitement à 500 CD4. Des délais supplémentaires non seulement menacent des millions de vies mais font courir le risque d’une résurgence de la pandémie

Nous faisons appel aux dirigeants du monde pour qu’ils mettent en œuvre la science acquise sur le VIH et se déterminent à fournir un accès immédiat au traitement VIH à toutes les personnes vivant avec le VIH. Nous appelons les donateurs et les gouvernements à utiliser les ressources existantes pour un effet maximum et à mobiliser globalement des ressources suffisantes pour obtenir l’accès aux ARV pour tous, la réalisation des objectifs des Nations Unies de 90/90/90 pour les dépistages, le traitement et son observance et une réponse complète au VIH. Nous appelons les cliniciens à construire des modèles de soin qui aillent au delà de la clinique pour atteindre tous ceux qui veulent les ARV et en ont besoin. Nous appelons la société civile à se mobiliser pour un accès immédiat au traitement pour tous, sur la base des droits. »