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Etude du gène MDR

Hopital de tourcoing (recherche publique)

jeudi 16 décembre 2004

Cohorte d’observation et d’évaluation de l’intérêt de détecter la mutation 34-35 du gène MDR-1 pour améliorer le suivi et la réponse au traitement des personnes infectées par le VIH.

Avant de rentrer dans cet essai, vous devez avoir lu la notice d’information patient en prenant le temps de la réflexion.

Qui peut participer à cette étude ?

Toutes les personnes susceptibles d’être incluses le sont actuellement. Ces personnes infectées par le VIH étaient naïves de tout traitement antirétroviral à l’inclusion et ont ensuite reçu un traitement antirétroviral. Le recrutement pour cette étude concerne les 435 personnes recrutées de janvier 1997 à juillet 2002 pour participer à une étude sur la relation entre le génotype viral et la réponse au traitement (au Centre hospitalier de Tourcoing).

Quel est l’objectif de l’étude ?

Les objectifs sont de déterminer le pourcentage de personnes présentant la mutation 34-35 du gène MDR-1 (Multi Drug Resistance pour résistance multi-drogues) dans une population de personnes infectées par le VIH et de chercher une corrélation entre la présence de cette mutation, la concentration sanguine d’antirétroviraux et l’effet des antirétroviraux en termes d’efficacité ou de tolérance.

En quoi consiste cette étude ?

Il s’agit de mieux comprendre les facteurs individuels d’ordre génétique susceptibles de modifier la réponse à un traitement antirétroviral. On connaît déjà l’influence du polymorphisme génique (variations d’un individu à un autre dans la séquence d’un gène) pour des protéines qui dégradent les médicaments (système du cytochrome P450). Le devenir d’un médicament est conditionné par sa distribution dans l’organisme et dans les cellules. Le médicament peut diffuser de façon passive au travers des membranes cellulaires, mais il existe aussi des systèmes spécifiques qui vont agir sur certaines substances pour altérer cette diffusion. Certains tissus sont équipés de systèmes à la surface des cellules qui leur permettent d’expulser un grand nombre de substances physiologiques ou étrangères, dont les médicaments. Si les cellules servent de barrière tissulaire, ces systèmes limitent la diffusion dans l’organisme et altèrent donc la toxicité potentielle des médicaments, mais aussi leur efficacité. Parmi ces systèmes, il y a la protéine baptisée « glycoprotéine P » codée par le gène MDR-1 ou ABCB1, selon la nomenclature utilisée. Son gène présente différents polymorphismes, en particulier, la mutation dite « 34-35 » qui altère le taux d’expression et la fonction de la protéine. A la position 34-35 sur le gène MDR-1, une cytosine (C) est changée en une thymine (T), ce qui conduit du génotype CC aux génotypes CT (hétérozygote) ou TT (homozygote), en tenant compte des deux allèles. Pour les personnes homozygotes pour cette mutation (deux allèles mutés, génotype TT), toute une série de médicaments peuvent alors franchir plus facilement les barrières tissulaires. Aujourd’hui, on ne sait pas ce qui l’emporte entre une intolérance potentielle accrue et une meilleure efficacité, notamment pour les inhibiteurs de la protéase affectés par le système MDR.

Comment se déroule l’étude ?

Du fait de leur participation des personnes recrutées à une étude antérieure, un grand nombre de données sont déjà disponibles pour affiner les corrélations étudiées. Un prélèvement sanguin de 5 à 10 ml sera réalisé au cours d’une visite de surveillance thérapeutique prévue dans le cadre de l’étude initiale afin d’en extraire l’ADN pour procéder à l’identification de la mutation éventuelle du gène MDR-1. Une corrélation sera alors cherchée entre la présence de cette mutation et l’efficacité ou la tolérance aux traitements antirétroviraux. En cas de prise d’inhibiteur de protéase, un autre prélèvement de 5 ml sera effectué pour le doser. Les travaux de collecte et de recherche sont prévus pour durer six mois.

Qui contacter ?

 Investigateur principal : Dr Xavier de la Tribonnière, Service des maladies infectieuses, Centre hospitalier de Tourcoing. Tel : 03 20 69 46 64.
 Permanence d’Act Up, mardi, mercredi, jeudi, 9 H-13 H, tel : 01 49 29 44 82

Notre avis

Bien que cette cohorte d’observation soit d’effectif modeste, ce programme participe à la volonté d’adapter plus finement les traitements médicamenteux au cas par cas sur la base du code génétique de l’individu. Il n’y a pas de contrainte importante pour cet essai (prise de sang), mais pas non plus de bénéfice direct potentiel immédiat. Par contre, en s’attachant à mieux comprendre le lien entre certaines mutations et l’efficacité ou la tolérance aux traitements, cette étude pourra peut-être permettre de personnaliser les traitements à venir (prédiction du risque individuel d’échec virologique ou d’apparition de certains effets indésirables pour un antirétroviral donné). Il est crucial de continuer à documenter l’influence des variabilités individuelles au niveau des systèmes de régulation de distribution tissulaire des médicaments antirétroviraux. De plus, ces mêmes systèmes, dont la glycoprotéine P, sont présents sur les cellules infectées par le VIH pour réguler la quantité intracellulaire d’antirétroviral.


Du fait de l’analyse d’un gène particulier, le projet a été soumis à l’aval du Comité consultatif de protection des personnes dans la recherche biomédicale (CCPPRB) de Lille début mars 2004.