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Dossier Prévention

Accès à la prophylaxie

mardi 15 juin 2004

Accident d’exposition au VIH : que faire ? Il existe une procédure à suivre en cas d’exposition accidentelle au VIH (capote qui craque, rapport non protégé, exposition au sang, etc.).

Près d’une personne sur deux ignore l’existence du traitement prophylactique, notamment un tiers des séropos qui devraient être à même de le proposer à leurs partenaires en cas de ruptures de la capote.

Immédiatement après l’accident, il faut s’adresser au service des urgences des hôpitaux ou dans les CISIH : on y trouve des conseils médicaux, une évaluation du risque, et des antirétroviraux pour les premières 72 heures. Le traitement initial de référence est une trithérapie pendant un mois. Les personnes sont ensuite prises en charge dans un service VIH spécialisé pour une éventuelle poursuite du traitement antirétroviral. Le traitement doit être mis en route le plus tôt possible, au mieux dans les quatre heures qui suivent l’exposition. C’est pourquoi il est important d’exiger être reçuE de façon urgente à l’hôpital. Quelques-unEs d’entre-nous ont hélas eu à se plaindre de la lenteur de la prise en charge, qui pouvait dépasser 24 heures !

L’objectif est d’éviter une possible contamination. La prophylaxie empêchant la réplication du virus, la charge virale doit rester en dessous du seuil de détectabilité. Il n’y a pas de production d’anticorps, rendant impossible tout test Elisa ou Western Blot. Aucun marqueur biologique ne permet, lors d’une prophylaxie, de statuer sur la contamination et le traitement est arrêté sans savoir s’il a été utile ou efficace. Il est donc important de continuer un suivi sérologique pendant 3 mois.

Quel est l’impact des traitements prophylactiques sur la prévention ? Il faut ne pas considérer le traitement prophylactique du VIH comme une technique de prévention systématique, qui pourrait orienter différemment notre perception du risque. Ce n’est pas une « pilule du lendemain ». D’abord parce que l’efficacité du traitement est incertaine. Ensuite parce que les effets indésirables des traitements sont lourds et demeurent inconnus à long terme.

Le traitement prophylactique est une chance exceptionnelle face à une situation de prise de risque accidentelle qui peut être angoissante pour les deux partenaires. En aucun cas il ne peut constituer une alternative à la capote.