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La sécurité de Sarkozy, c’est l’incarcération des minorités

vendredi 14 juin 2002

Hier, à 19 heures, trente militants d’Act Up-Paris ont manifesté devant la prison de la Santé pour dénoncer la politique menée par le gouvernement Raffarin, et notamment celle incarnée par Sarkozy : la répression de toutes les minorités.

Nous voulons rappeler aux personnes détenues notre solidarité et dénonçons les conditions dans lesquelles vivent l’ensemble des personnes incarcérées.

Le gouvernement Raffarin a multiplié depuis un mois des interventions musclées visant à réprimer et à stigmatiser l’ensemble des minorités qui dérangent : multiplication des contrôles d’identité, harcèlement des prostituées, actions de la BAC dans les cités. Après un mois de gouvernement de droite, on observe de nouveau des prisons surpeuplées, des demandes de libération conditionnelle refusées, des permissions préalablement accordées supprimées, des prisonniers gravement malades à qui on refuse une grâce médicale, etc.

Et l’avenir s’annonce pire. Dans sa loi de programmation pour la justice, présentée en Conseil des ministres le 5 juin 2002, le Garde des Sceaux, Dominique Perben affiche sa volonté de construire encore de nouvelles places de prisons, prévoyant donc une augmentation des incarcérations dans les temps à venir. Les méthodes d’emprisonnement ont pourtant montré leur inefficacité. Et d’un point de vue sanitaire, avoir comme seul projet d’enfermer plus est criminel.

Quant à l’incarcération de mineurs, défendue de manière détournée en parlant de " centres fermés ", il est inadmissible que la conception de la justice, " plus proche, plus humaine ", de Dominique Perben, soit d’enfermer les mineurs, au lieu de répondre aux questions qu’ils soulèvent : accès à un système éducatif non discriminant, accès à des moyens d’existence suffisants, accès aux soins, aux droits et à une justice équitable.

Il y a deux ans, pourtant, les élus de droite approuvaient à l’unanimité deux rapports parlementaires sur les prisons qui concluaient à des mesures d’urgence, et notamment la libération des détenus malades, des usagers de drogue, des sans-papiers, des personnes ayant des troubles mentaux. Renaud Donnedieu de Vabre, notamment, faisait partie de la commission d’enquête. Il s’était ému des conditions d’incarcération. Aujourd’hui, il fait partie d’un gouvernement qui enferme toutes ces minorités.

Nous exigeons :
 la libération des personnes atteintes de pathologie grave ;
 des droits effectifs pour les détenus ;
 l’arrêt de la répression et d’un système fondé exclusivement sur l’incarcération.