Accueil > International > les Etats-Unis complices de l’épidémie de sida en Afrique

les Etats-Unis complices de l’épidémie de sida en Afrique

jeudi 8 juillet 1999

Les pays en développement sont actuellement dramatiquement frappé par l’épidémie de sida.
En Afrique du Sud, par exemple, le gouvernement dénombre désormais plus de 1 500 nouvelles infections par jour, et plus de trois millions de personnes infectées au total.

Aujourd’hui, le seul espoir de faire face à cette épidémie est de développer au plus vite l’accès aux soins et aux traitements pour les populations décimées. Pourtant, les traitements développés contre le sida sont vendus par les laboratoires américains et européens à des prix totalement prohibitifs : 54 000 francs par an pour un traitement anti-VIH de base. Pour tenter de face à l’état d’urgence, certains États accordent des licences de fabrication de génériques à des entreprises locales ou permettent l’importation de médicaments de pays où ils sont vendus à des prix moins élevés.

Ces pratiques sont légalement reconnues par les accords internationaux sur la protection de la propriété intellectuelle. Or, les États-Unis menacent systématiquement de rétorsions économiques les pays qui tentent d’appliquer ces dispositions. L’Afrique du Sud, après la Thaïlande (qui a du par deux fois céder aux pressions des Etats-Unis) est aujourd’hui en pleine ligne de mire de l’administration Clinton. Le gouvernement sud-africain a, il y a plus d’un an, pris la décision de fabriquer des médicaments génériques et d’instituer des importations parallèles, les laboratoires persistant a pratiquer des tarifs trop élevés pour permettre l’accès aux traitements à la majorité de la population.

Les services de l’ambassade américaine, des ministres, certains chefs d’Etat européens complices tel Jacques Chirac, ainsi que le vice-président Albert Gore, ont envoyé tour à tour leurs menaces de rétorsions au gouvernement du sud-africain, jusqu’à présent sans succès.
Néanmoins, l’administration Clinton poursuit ses pressions.

Il n’est pas admissible que le gouvernement américain empêche les pays pauvres de mettre en place une politique de traitement du sida sous prétexte qu’ils ne sont pas en mesure de payer leurs dîme à l’industrie occidentale. Il n’est pas tolérable que la vie de millions de personnes soit ainsi mise en balance avec les intérêts des actionnaires des laboratoires. Il n’est pas supportable que la France suive une nouvelle fois les Etats-Unis dans leurs croisades meurtrières, ou s’en rende complice en ne s’élevant pas contre. Les Etats-Unis doivent respecter les réglementations internationales qui, en l’occurrence, permettent aux pays pauvres de produire ou d’acheter les médicaments qui leur permettront enfin de freiner l’épidémie.

Partout dans le monde, les activistes de la lutte contre le sida s’opposent et s’opposeront, à l’image des sud-africains ou des thaïlandais, à ces agissements criminels et lutteront pour que les pays les plus pauvres et les plus touchés par l’épidémie puissent, en collaboration avec l’O.M.S., mettre librement en place les politiques de santé correspondant à l’ampleur de la pandémie.