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Florilèges

juin 2008

Entre les extraits du jugement de la Cour d’appel et les extraits des livres de Colette Chiland, nous donnons au lecteur les moyens de se construire une opinion éclairée.

 « Colette CHILAND, partie civile, appelante, présente et assistée, demande à la cour (...) à titre principal, de dire que Witold KRAUZE a commis à son encontre des faits de diffamation publique. ». (pages 5 et 6)
L’ancien président, Jérôme Martin, devient ainsi Witold. On ne dira jamais à quel point l’erreur est humaine, mais ce sont ces mêmes juges qui vont ensuite nous reprocher d’avoir cité Mme Chiland de façon erronée, et nous faire payer 5 000 € de dommages et intérêts pour cela...

 « Considérant que le tract incriminé se veut une critique violente à l’encontre de Colette Chiland et de sa pratique professionnelle ; que, bien plus, la teneur générale de l’imprimé vise clairement à jeter le discrédit sur Colette CHILAND (...) ; que le tract impute également à Colette Chiland d’avoir sur les questions du transsexualisme et de
l’homosexualité un discours réactionnaire et borné (« les pires poncifs »), ce qui tend à
dévaloriser les travaux d’analyse de ce praticien ; que, de même, accuser Colette
Chiland, dont la mission est de guérir, ou du moins de soulager la souffrance, de
« détruire la vie de milliers » d’individus constitue, quelque soit le sens donné au propos
 tuer ou gâcher l’existence - une des atteintes les plus graves qui puissent être portées
à l’honneur d’un médecin ; (...) que la cour dira que l’ensemble des passages poursuivis
présentent, dans ces conditions, un caractère diffamatoire à l’égard de Colette Chiland ».

 « Considérant que la légitimité du but poursuivi n’est pas discutable, s’agissant pour
l’association ACT UP de commenter et de discuter les positions d’une spécialiste du
transsexualisme ; Considérant toutefois que les éléments poursuivis par Jérôme MARTIN et l’association ACT UP au soutien des propos poursuivis ne sauraient légitimer les accusations à caractère générale
(sic) et particulièrement graves portées dans le tract ; qu’en effet, le prévenu ne justifie en aucune façon que la partie civile aurait, par ses positions, contribué à détruire la vie de transsexuels ; qu’aucun des extraits d’écrits de Colette Chiland (...) n’est susceptible d’exprimer une quelconque haine ou mépris de la partie civile envers la communauté des transsexuels ; que, bien plus, certains des propos prêtés à Colette CHILAND et reproduits dans le tract, sont dénaturés par l’emploi de phrases choc et de formules abusivement réductrices sorties de leur contexte, alors qu’au vu des deux ouvrages cités par le prévenu, ces passages s’inscrivent en réalité dans le cadre d’analyses nuancées rendant compte de situations particulièrement complexes ».

Suivent, ci-dessous, quelques unes des citations produites par la défense lors du procès. On appréciera l’absence de haine et de mépris qu’elles expriment envers les Trans ; les références précises permettront d’évaluer la profondeur des « analyses
nuancées » dans lesquelles ces citations s’inscrivent :

 « Je suis surprise de voir arriver une très jolie femme, dont on se demande comment elle a pu épouser cet homme qui n’a l’air ni d’un homme, ni d’une femme, est obèse et n’a aucun charme. »
(C. Chiland, Changer de sexe, p. 139).

 « Tous souffrent, ils sont même si pathétiques qu’ils finissent par entraîner les médecins dans un affolement de la boussole du sexe et obtenir d’eux au finish ce qu’ils
ont décidé d’obtenir. »

(C. Chiland, Changer de sexe, p.41).

 « J’ai compris que je m’étais laissée piéger par son aspect déconcertant, effrayant, non par parce qu’il aurait été une caricature de femme, un travelo sans talent : il n’était rien, ni homme ni femme. »
(C. Chiland, Le transsexualisme, pp. 116-117).

 « Il n’est pas question qu’un transsexuel mâle biologique soit féministe, il ne peut que se conformer d’une manière caricaturale aux stéréotypes sociaux pour se faire reconnaître comme femme (et vice versa). Le discours des transsexuels interrogés sur ce qu’est la masculinité ou la féminité est remarquablement pauvre et conformiste. »
(C. Chiland, Changer de sexe, pp. 66-67).

 « ...souvent en même temps, son habitus, sa voix de fausset, ses manières affectées évoquent l’homosexualité de type efféminée. »
(C. Chiland, Changer de sexe, p. 122).

 « ...il n’y a aucun équivalent parmi eux (les transsexuels F to M) de cette faune constituée par certains transsexuels MF, faune si étrange qu’elle donne du recul aux autres consultants transsexuels dans la salle d’attente. En particulier, on ne trouve pas parmi eux de prostituées et très rarement des personnes vivant uniquement de
subsides sociaux. »

(C. Chiland, Changer de sexe, p. 138).