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Don du sang : les homos toujours exclus malgré les engagements de X. Bertrand et R. Bachelot-Narquin

vendredi 13 juin 2008

Ce samedi 14 juin 2008, se tient la journée mondiale des donneurs de sang. Act Up-Paris dénonce le fait qu’en France les homosexuels restent toujours exclus du don du sang malgré les engagements pris par Xavier Bertand lorsqu’il était ministre de la santé.

Depuis la parution d’une circulaire en 1983, les hommes homosexuels sont exclus du don du sang parce qu’ils sont considérés comme appartenant à « un groupe à risque ». Une réponse positive à la question « Avez-vous eu des rapports sexuels entre hommes ? » lors de l’entretien préalable suffit pour se voir définitivement exclu du don du sang. Certains témoignages rapportant même que l’attribution d’un code serait faite en vue d’un fichage.

Le directeur de l’EFS justifie ce dispositif discriminatoire par la forte prévalence du VIH parmi les hommes homosexuels. Pourtant, d’autres pays comme le Portugal ont récemment ouvert le don du sang aux homosexuels au nom de « l’égalité des critères pour tous » sans pour autant mettre en péril la sécurité transfusionnelle.

Le 27 novembre 2007, Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé a annoncé qu’elle allait lever l’interdiction pour les homosexuels de donner leur sang. Néanmoins, la circulaire publiée par le ministère de la santé le 10 avril dernier ne change rien à l’état de fait précédent.

Seule la rédaction du questionnaire a été révisée pour en réduire l’aspect discriminatoire. De notre point de vue, ce questionnaire dans sa forme actuelle n’est pas seulement discriminatoire mais dangereux car il introduit une confusion sur la nature des risques de transmission du VIH.

Alors que la question de l’homosexualité y figure toujours, le questionnaire d’accès au don du sang ne permet jamais d’évaluer le fait d’avoir eu ou non des rapports systématiquement protégés ou le fait d’avoir effectué un test de dépistage. Données qui pourtant constituent les seules bases fiables à une évaluation efficace, objective et non discriminante du niveau de risque d’infection.

Alors que près des 2/3 des contaminations en France ont lieu chez les hétérosexuels, loin d’être élaboré sur la base d’une évaluation réelle du risque, ce questionnaire reste élaboré sur la base d’une perception périmée de l’épidémie.

Act Up-Paris exige l’ouverture du don du sang aux homosexuels.

Act Up-Paris exige du ministère de la Santé et de l’EFS l’élaboration d’un questionnaire préalable au don du sang basé sur des données fiables et non discriminantes de santé publique.