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sida : où sont les candidatEs ?

Exclusion des malades handicapéEs

mardi 20 février 2007

Le 1er décembre, une vingtaine de militantEs d’Act Up ont manifesté leur colère devant les locaux de la MDPH de Paris pour dénoncer l’exclusion des séropositifVEs de la reconnaissance du handicap et la gestion chaotique des demandes d’AAH.

La loi sur le handicap de 2005 était l’un des « grands chantiers » promis par Jacques Chirac qui prétendait mettre en adéquation la loi française avec la définition européenne du handicap. Dans les faits, les textes d’application de cette loi excluent les malades atteintEs de pathologies lourdes d’une reconnaissance réelle de leur handicap et de l’accès au complément de ressource.

La création des MDPH (Maisons Départementales des Personnes Handicapées) par la loi sur le handicap de 2005, loin d’avoir résolu les problèmes auxquels se heurtaient les malades avec l’ancienne COTOREP, semble au contraire avoir aggravé la gestion chaotique des demandes d’Allocation adulte handicapé (AAH) et des autres prestations de compensation du handicap pour les séropositifVEs.

Les malades du sida se voient de plus en plus refuser la reconnaissance de leur handicap en raison d’une méconnaissance patente des réalités actuelles de la maladie. Nous constatons depuis plusieurs années des retards considérables dans l’examen des dossiers qui outrepassent les délais légaux de 2 mois, et atteignent souvent plus de 8 mois. Des malades atteintEs de handicaps majeurs liés à leur pathologie se retrouvent ainsi sans aucun revenu pour de simples retards administratifs.

Pour faire valoir leurs droits, les malades sont confrontéEs à un vrai parcours du combattant. De multiples refus abusifs les contraignent à des recours amiables ou à produire une nouvelle demande d’examen pour pouvoir bénéficier d’une misérable prestation de 610 € avec laquelle ils et elles doivent manger, se loger et éventuellement se soigner. Aujourd’hui près de 25 % des séropositifVEs qui vivent en France sont en invalidité mais de plus en plus d’entre eux et elles se retrouvent au RMI faute d’une prise en compte du handicap lié à leur maladie. Or la précarité grandissante des malades anéantit aujourd’hui les progrès accomplis sur le plan thérapeutique.

C’est la conséquence directe d’une politique de maîtrise comptable des dépenses liées au handicap. Ce faisant, ils alourdissent encore plus le travail des Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) et aggravent les retards. Ces économies sur nos vies sont inadmissibles.

Exigences

 Les candidatEs à l’élection présidentielle doivent s’engager à modifier la loi sur le handicap de 2005 pour garantir l’accès à la reconnaissance du handicap pour les personnes atteintes de pathologies lourdes.
 L’AAH doit être revalorisée.
 Les associations de malades doivent être intégrées à la révision du guide barème prévue dans la loi qui n’est toujours pas produit.
 Des mesures urgentes doivent être mises en œuvre pour résorber les retards dans le traitement des demandes de prestation handicap.
 Le personnel des MDPH doit être formé à la prise en compte des problèmes rencontrés par les personnes atteintes de pathologies graves.