Accueil > Prison > Bilan du gouvernement Jospin et de Marylise Lebranchu : 500 morts dans (...)

communiqué de presse

Bilan du gouvernement Jospin et de Marylise Lebranchu : 500 morts dans leurs prisons

premier vendredi

vendredi 15 mars 2002

Aujourd’hui, à 13 heures, 25 militants d’Act Up-Paris ont organisé un picketting devant le ministère de la Justice, pour dénoncer la politique du gouvernement Jospin et de la Garde des Sceaux, Marylise Lebranchu.

Depuis deux ans, Marylise Lebranchu n’a rien fait pour les détenus, leur famille, leurs proches : elle les a ignorés. Sa seule action a été de lancer la construction de nouvelles prisons, et d’enfoncer un peu plus la France dans cette logique pénitentiaire.

En 2000, deux rapports, de l’Assemblée nationale et du Sénat alarmaient la Garde des Sceaux, et concluaient avec trente mesures d’urgence à prendre immédiatement pour tenter d’endiguer la catastrophe carcérale constatée. Lebranchu n’en a pas appliqué une seule.

Deux ans au gouvernement, l’injonction des experts, les moyens, et le pouvoir de faire changer les choses. Mme Lebranchu n’a rien fait. Deux ans à convoquer les commissions, et les spécialistes pour établir plusieurs versions d‚un projet de loi pénitentiaire, ultra sécuritaire, en contradiction avec les propositions du COS, et qui finalement est mis aux oubliettes, faute de temps…

Pendant ce temps, la prison continue à tuer. Suicides récurrents (plus de 100 détenus se pendent, se coupent les veines chaque année). Agonie et mort des malades, qui peuvent mourir dix fois avant que M. Chirac et Mme Lebranchu jettent un œil sur leur demande de grâce. Viols des détenus, dans l’indifférence générale : l’Administration Pénitentiaire met en danger ses détenus, qu’elle est pourtant légalement obligée de protéger. Bilan du gouvernement : plus de 500 morts en cinq ans dans les prisons françaises.

Aujourd’hui, au lieu de vider les prisons, on en construit. Le gouvernement justifie cette nouvelle politique par la mise en œuvre d’une incarcération plus humaine. L’incarcération n’est pas humaine et ne peut pas le devenir. On s’enlise dans cette logique. Chaque nouvelle prison construite, chaque nouvelle incarcération, sont des aveux d’échec politique. Les conditions de détention, le sort fait aux personnes incarcérées en France, relève d’une situation d’urgence, à laquelle les pouvoirs publics doivent répondre immédiatement et effectivement. Nous n’acceptons plus l’écart entre les discours de nos gouvernants et la pratique de son administration. Contrairement à Marylise Lebranchu et Lionel Jospin, nous ne croyons pas à l’idée qu’il faut corriger la prison par la prison. Act Up-Paris tient cette conduite politique pour irresponsable et criminelle.

Act Up-Paris exige :
 La libération immédiate des détenus atteints de pathologies graves, des sans-papiers, des usagers de drogues ;
 Que Mme Lebranchu et M Jospin s’expriment sur leur inaction envers les conditions de détention des détenus.