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Act Up-Paris a 10 ans

juin 1999

Il y a dix ans, naissait l’association Act Up-Paris lors de la Lesbian and Gay Pride. Depuis sa naissance, Act Up-Paris ne cesse de mener de front le combat contre le sida en défendant toutes les populations touchées par l’épidémie. Nous nous efforçons de dénoncer les discriminations dont font l’objet les personnes séropositives ou atteintes du sida, les toxicomanes, les homosexuel(le)s, les prostitué(e)s et les étranger(e)s.

Nous avons contribué à changer le regard du public sur les personnes atteintes du VIH, à rendre inexpulsables les étrangers atteints de pathologies graves, à élargir la distribution des antiprotéases.

Malgré ces quelques avancées, la lutte contre le sida est aujourd’hui encore d’actualité. En effet, 6 000 nouvelles personnes sont contaminées par le VIH chaque année, 40% des personnes traitées sous trithérapies se verront résistantes aux traitements, certains droits sociaux sont toujours occultés par les responsables administratifs ou les pouvoirs publics, le taux de séropositivité en prison est quatre fois plus élevé qu’à l’extérieur, l’homophobie est plus que toujours présente, 90% des malades se trouvent dans les pays en voie de développement et de ce fait, ne disposent pas de l’accès aux traitements.

10 ans d’activisme en quelques dates choisies

1989
 Six mois après sa fondation, le 1er décembre, Act Up-Paris accroche une banderole, " Oui à la capote ", sur les tours de la cathédrale de Notre-Dame-de-Paris pour dénoncer l’attitude de l’Eglise Catholique.

1990
 28 mai : zap du Service d’Information et de Documentation de Matignon contre la censure exercée sur la campagne de prévention de l’AFLS.

1991
 6 mai : manifestation au Sénat contre deux amendements criminalisant la transmission du virus du sida, et rétablissant le délit d’homosexualité.
 27 juin : manifestation devant le Centre National de Transfusion Sanguine désignant les responsables de la mort d’hémophiles et de transfusé-e-s.
 1er novembre : interruption de l’office de la Toussaint à Notre-Dame-de-Paris pour protester contre les positions de l’Eglise Catholique opposée à l’usage du préservatif.

1992
 Début des actions contre l’expulsion des étrangers malades.
 24 janvier : Deux ans de picketing au Ministère de la Santé. Le ministre Bruno Durieux s’oppose publiquement au dépistage obligatoire.
 4 avril : 1ère Journée du désespoir.
 Actions au Ministère de l’Education Nationale pour la prévention dans les lycées. Diffusion d’une circulaire par le ministre Jack Lang.
 19 octobre : manifestation contre la fermeture des "services sida" à l’Hôpital International de l’Université de Paris. Le maintien en est assuré par le président de la Mutualité de la Fonction Publique, dont dépend cet hôpital.
 Zaps contre le laboratoire Roche, qui refuse de diffuser les résultats des essais de son antiprotéase.

1993
 29 janvier : zap du laboratoire Artois, qui pratiquait le poolage du sang des tests de dépistage. Fermeture après l’inspection de la DDASS. En juin 94, cinq autres labos seront fermés.
 Mars : obtention du remboursement à 100% pour les séropositif-ve-s, à la suite des actions et du lobby d’Act Up-Paris. Dernier décret signé par Pierre Bérégovoy.
 18 octobre : 1ère manifestation sur la toxicomanie en France.

1994
 17 février : parution du livre d’Act Up-Paris : Le sida, combien de divisions ?, Ed. Dagorno.
 26 mai : zap à l’OMS (Genève) pour obtenir la participation des associations de malades au sommet des chefs de gouvernement.
 Diffusion des deux spots de prévention d’Act Up-Paris à la télévision.

1995
 1ères RéPI, Réunions Publiques d’Information.
 Zaps des compagnies d’assurance (UAP, GAN...) discriminant les séropositif-ve-s.
 Zaps et lobby à l’encontre du laboratoire Glaxo Wellcome contre les restrictions d’accès à l’antirétroviral 3TC.

1996
 Accélération de l’octroi compassionnel de molécules dans le cadre du TRT5.
 Après un an de lobby auprès du Ministère de la Santé, de Gilead Sciences et de l’agence du médicament, obtention d’un octroi compassionnel du cidofovir pour les rétinites à CMV.
 29 férvier : occupation de l’usine Abbott à Evreux, parallèlement à un lobby auprès du comité national d’éthique, contre la mise en place d’un tirage au sort et pour l’élargissement de l’accès compassionnel à l’antiprotéase ritonavir.
 17 et 21 mai : actions réussies contre l’expulsion de Marie-Louise avec Sol En Si.
 Succès d’un lobbying parallèle envers le laboratoire Merck : le 1er avril débutent les octrois compassionnels du ritonavir et de l’indinavir, deux inhibiteurs de protéase, constituants majeurs des trithérapies.

1997
 Suite à un lobby parlementaire, adoption d’un amendement à la loi Debré, rendant inexpulsables les étrangers atteints d’une pathologie grave.
 Act Up-Paris dénonce la manipulation des chiffres de mortalité par le Secrétaire d’Etat à la Santé, Hervé Gaymard.
 Lancement des publications d’Act Up-Paris : Information = Pouvoir et Protocoles.
 Act Up-Paris obtient la mise à disposition d’un traitement prophylactique d’urgence pour touTEs (lettre de Bernard Kouchner en août), après avoir dénoncé la note 666.
 18 juillet : 1er picketting hebdomadaire devant la préfecture de Police de Paris, contre la poursuite des expulsions des étrangerEs. Plus de 500 personnes manifestaient toutes les semaines.
 23 octobre : Act Up-Paris dénonce le centre de rétention clandestin du commissariat de Melun.

1998
 12 janvier : publication d’un encart dans Libération intitulé « Séropos refusez l’AZT en première intention ».
 25 février : à l’occasion du procès de Philippe Mangeot, lancement d’une pétition intitulée l’appel des 111, signée dans un premier temps par 111 personnalités qui affirment « A un moment ou à un autre de ma vie, j’ai consommé des produits stupéfiants. Je sais qu’en admettant être un usager de drogues, je peux être inculpé. Ce risque, je le prends. »
 7 juin : la 1ère Toxpride a lieu à Paris avec le soutien d’Act Up-Paris.
 12 & 13 juin : cinq couples homosexuels déposent des dossiers de demande de mariage dans les mairies du Xème et XIème arrondissement de Paris, les dossiers seront refusés alors que le code civil ne précise pas la nature des conjoints.
 Juillet : nombreux zaps sur les laboratoires à la XIIème conférence mondiale sur le sida à Genève.
 9 octobre : manifestation contre les parlementaires socialistes qui par leur absentéisme ont repoussé le vote du PaCS.
 6 novembre : Act Up-Paris cadenasse l’usine de Schering Plough pour protester contre leur politique de monopole dans la substitution.
 17 décembre : suite à d’incessants problèmes rencontrés par des malades VIH, Act Up-Paris investit la Cotorep de Paris et obtient des promesses d’amélioration des services incriminés.

1999
 31 janvier : déploiement d’une banderole « HoMo-PhoBes » sur la façade du Théâtre de Chaillot à l’arrivée de la manifestation anti-PaCS.
 Act Up-Paris annonce sa décision d’outer un député de droite ayant participé à la manifestation anti-Pacs, puis renonce à cette intervention, le débat souhaité ayant eu lieu.
 Campagne de lobbying visant à amender le projet de loi Couverture Maladie Universelle.
 Act Up-Paris lance une opération interassociative sur les échappements thérapeutiques et l’absence de nouvelles molécules pour les traitements.