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Essais ANRS

Faisons le point

jeudi 2 mars 2006

Pour permettre de s’y retrouver parmi l’ensemble des essais cliniques diligentés par l’ANRS*, voici une revue en détails des études qui vont démarrer, celles qui recrutent et celles dont on connaît les premiers résultats.

Certains essais vont débuter :

 l’essai ANRS 130 APOLLO débutera en février, pour inclure 220 personnes ;
 l’essai ANRS 127 2IP en est au stade des pré-inclusions. 60 personnes sont espérées en 2 groupes de 30 ;
 enfin l’essai ANRS 129 BKVIR commence. Parmi les pré-inclus, un tiers n’a pas de protection sociale et médicale !
D’autres sont en cours :
 l’essai ANRS 125 qui concerne le traitement de la leucoencéphalite multifocale progressive a inclus 13 personnes sur 25 prévues ;
 l’essai ANRS 126 VIHSTATINE est en cours, 17 personnes sont incluses sur 86 ;
 l’essai ANRS 120 FOSIVIR qui concerne le traitement de l’ostéoporose, a inclus 40 personnes (39 hommes et 1 femme). 818 personnes sont inclues pour 1000 prévues ;
 le recrutement de l’essai ANRS 123 ETOILE est arrêté. 57 personnes ont été incluses pour 98 prévues.

D’autre s’arrête

L’étude internationale SMART (qui n’est pas un essai ANRS) commencée en 2002 et qui concernait près de 5500 personnes en 2005 en 33 pays (US, Canada, Argentine, Brésil, Australie, France, Allemagne, Japon, Maroc, Russie, Afrique du Sud et Thaïlande), organisée par les CPCRA (Community Programs for Clinical Research on AIDS - États-Unis) et financièrement soutenue par le NIAID (National Institute of Allergy and Infectious Diseases), a été arrêtée. Cette étude devait comparer deux stratégies, l’une appelée « épargne thérapeutique » et l’autre « antirétroviraux d’emblée ». Le NIAID a décidé l’interruption de l’essai en raison de taux de mortalité et de progression vers le sida deux fois supérieur chez les personnes en traitement alterné (arrêt du traitement si les CD4 sont supérieurs à 350/mm3 et reprise si les CD4 sont inférieurs à 250/mm3). On a aussi constaté une augmentation de complications graves d’ordre cardiovasculaire, rénal et hépatique chez les personnes en traitement discontinu. Les activistes américains du groupe TAG, inquiets de cet arrêt, pensent qu’il s’agit d’un biais d’interprétation.

Il semble important de ne pas, pour autant, stopper toutes les études visant à explorer les possibilité d’interruption de traitement, dans le but de réduire les effets indésirables des antirétroviraux et les contraintes qui les accompagnent. Le nombre de CD4 à l’inclusion et donc au début du traitement semble décisif.

Une lettre d’information

Des courriers ont été rédigés pour informer les personnes ayant participé :
 à l’essai ANRS 105 INTERVAC, qui évaluait l’intérêt du PEG-Interféron au cours d’interruptions thérapeutiques. L’analyse des données est en cours, mais l’essai a montré que l’arrêt de traitement est une possibilité chez les personnes traitées depuis longtemps avec une reprise efficace et à nouveau une négativation de la charge virale ;
 à l’essai ANRS 108 NONUKE, qui étudiait l’impact de la suppression des INTI chez des personnes présentant un syndrome de lipoatrophie. Cet essai confirme l’influence de certains INTI sur la graisse périphérique sous-cutanée, l’impact favorable de cette suppression sur le métabolisme glucidique, mais par contre une augmentation des triglycérides.
 à l’essai ANRS 113 LIPIOT, qui a montré une amélioration de la lipoatrophie (au bout de 48 semaines) par l’adjonction de la pioglitazone à un traitement antirétroviral stable depuis 6 mois.