Accueil > Étrangers > Racisme des mots et des actes

Racisme des mots et des actes

jeudi 1er décembre 2005

Pour son dernier poste ministériel avant les présidentielles en 2007, Nicolas Sarkozy a choisi de faire sa campagne sur le racisme. Après une promotion intensive de la haine des étrangèrEs et plusieurs expérimentations grandeur nature, il s’apprête a déposer à l’Assemblée Nationale un projet de loi contre l’immigration début 2006.

1ère étape : la propagande
Depuis son retour au Ministère, Nicolas Sarkozy s’est appliqué à induire par tout moyen que le principal fléau à combattre serait la présence d’étrangèrEs, en situation régulière ou non. Nous connaissions sa rhétorique tendant à faire passer les étrangèrEs pour des fraudeurSEs et des délinquantEs, il a franchi un cap en prétendant que le chômage serait imputable à « l’immigration subie qui pèse sur le marché du travail », que les sans-papièrEs seraient privéligiéEs par rapport au « smicard » en matière d’accès aux soins et aussi responsables des incendies meurtriers de cet été.

2ème étape : les tests à balles réelles
Ce qui intéresse Nicolas Sarkozy, ce sont des chiffres sur lesquels communiquer pour 2007. Il a ainsi donné pour instructions aux préfets d’augmenter le nombre d’expulsions et à certaines préfectures de limiter le nombre de titres de séjour délivrés « catégorie par catégorie ». Les malades du sida étrangèrEs en ont fait les frais, comme à Lyon, où plusieurs séropositifVEs se sont vuEs refuser leur titre de séjour en dépit de la loi et dans le seul but de faire baisser le nombre de cartes délivrées pour raison médicales.

3ème étape : s’attaquer à l’état de droit
Le 23 septembre, Claude Guéant, son directeur de cabinet, annonçait un avant-projet de loi sur l’immigration. Il s’agit pour l’essentiel de mettre en place un dispositif permettant de réduire arbitrairement le nombre d’étrangèrEs admiSEs à séjourner en France, et donc de mépriser toutes les raisons politiques, familiales, médicales ou économiques de devoir et/ou vouloir vivre en France. De telles dispositions contraires aux principes constitutionnels et aux conventions internationales ne feront que repousser encore plus d’étrangèrEs dans des zones de non droit qui mettent leur vie en danger.