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Men’s Health : la santé pour nous les hommes

vendredi 1er octobre 2004

TouTEs ceux et celles qui ont eu un jour Men’s Health entre les mains savent que ce magazine est écrit par une sinistre bande d’imbéciles. Leurs propos machistes trahissent leur profond mépris des femmes et visent à attirer un lectorat masculin dont la frustration sexuelle s’apaise devant l’image féminine très dégradée qu’ils proposent. Alors quand on y aborde le sujet du sida, évidemment, on doit s’attendre à des dérapages.

Ainsi le numéro de mai 2004 propose un dossier intitulé « Sexe : agir en cas d’urgence » qui décrit onze situations critiques (parmi lesquelles « Le canon est un trav » de très bon goût).

Le chapitre « Ma capote explose » fait bondir de colère :

 « La capote explose... Pas de panique, vous n’avez pas encore rejoint les 60 000 cas de sida (sic) estimés en France ».
Un chiffre fantaisiste (en réalité 25 000 cas de sida avéré) sorti d’on ne sait où et une stigmatisation inacceptable des malades, désignés comme des pestiféréEs. Rejoindre les malades peut aussi vouloir dire être à leur côté, lutter avec eux & elles ! Mais chez Men’s Health, visiblement, tout cela leur échappe...

 Et puis le délicieux Docteur Michel Schouman « Urologue, Sexologue, Andrologue » déclare : « Si on a un doute sur la partenaire, il faut consulter un centre de dépistage des MST ».
Mais qu’est-ce que ça veut dire !! Si le préservatif est utilisé, c’est pour se protéger et s’il a craqué, on a été exposé à un risque il faut donc absolument se faire dépister. Et puis que signifie ce « doute » sur la partenaire » ? Docteur Schouman, à quoi reconnaît-on une fille « douteuse » ou « pas douteuse » ? On aimerait bien savoir !

 Et puis, que devient la fille « douteuse » une fois l’accident arrivé ?
On conseille au mec de se faire dépister (c’est vrai il est forcément sain alors que la fille, elle... c’est moins sûr) mais rien sur les paroles de réconfort qu’il faut trouver pour tous les deux à ce moment-là. Rien sur l’importance d’être à deux pour faire le test (comme le recommande le CRIPS ).

La lecture de Men’s Health a au moins une vertu : elle confirme que le machisme est un obstacle à la diffusion d’un discours éclairé et responsable sur le sida. A l’heure où les contaminations chez les femmes hétéros [1] repartent de manière dramatique, le sexisme, sous toutes ses formes, doit être fermement condamné.


[1voir document joint