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communiqué de presse

débats sur l’IVG : le sida absent

jeudi 12 octobre 2000

Les pouvoirs publics ne peuvent pas oublier le VIH lorsqu’ils traitent de la contraception, ni oublier la contraception quand ils traitent du VIH. Il est temps de considérer la sexualité des femmes dans sa globalité.

Depuis 1975, grâce à leur mobilisation, les femmes ont cessé de mourir des suites d’avortements. Depuis le début des années 80, des centaines de femmes sont mortes en revanche du sida. Des milliers d’autres sont contaminées chaque année. Mais ni les pouvoirs publics, ni les élus, ni les associations de lutte pour le droit des femmes ne se sont rendu compte de l’ampleur de l’épidémie chez les hétérosexuels et chez les femmes.

Depuis 1997, la contamination hétérosexuelle est devenue le mode de contamination le plus fréquent. En 1999, elle concernait 41% des cas de sida diagnostiqués, devant les homosexuel-les/bisexuel-les (29% des cas) et les usagers de drogues injectables (16% des cas). Devant ces chiffres, qu’ont fait les gouvernements successifs et les autorités sanitaires pour donner l’alerte et limiter la transmission hétérosexuelle du VIH ?

Aujourd’hui, les associations de femmes et des médecins réclament l’extension des délais pour l’IVG, la suppression de l’obligation d’autorisation parentale pour les mineures, et l’accès libre à la pilule du lendemain. L’Assemblée Nationale doit valider une proposition de loi allant dans ce sens. Evidemment, nous la soutenons. Mais nous constatons que ce débat a lieu sans que jamais ne soient mentionnés le sida et les problèmes de prévention qui y sont liés.

Dans les débats relatifs à la pilule du lendemain et l’IVG, on ne trouve plus aujourd’hui aucune allusion au sida, comme si cela n’avait aucun rapport. Pourtant, les échecs de contraception laissent clairement entendre que des risques d’exposition au VIH continuent d’être pris. Ils montrent des lacunes, tant dans la prise en charge de la contraception, que de la protection contre les MST et le VIH.

Act Up-Paris demande :
 que les débats soient l’occasion d’informer les femmes sur les risques qu’elles encourent lors de rapports non protégés ;
 que les structures ayant la charge des IVG et de la contraception prennent également en compte les possibilités de contamination par le VIH, et informent, écoutent et orientent vers les structures de dépistage et de soins, les femmes qui viennent les consulter ;
 que les infirmières scolaires susceptibles de dispenser des contraceptifs d’urgence (Norlevo) reçoivent une formation spécialisée sur le VIH et fassent la promotion du préservatif masculin et du Fémidon, seuls outils efficaces de prévention contre le sida ;
 que les mineur-es puissent bénéficier des traitements prophylactiques d’urgence du VIH sans autorisation parentale, et qu’en cas de contamination les traitements leur soient donnés dans le secret si elles et ils le désirent.