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La vaccination contre le virus de l’hépitate B : une urgence de santé publique

jeudi 16 septembre 2004

[Communiqué de presse commun Act Up-Paris, Aides, Arcat et Sida-Info-Service/Hépatites-Info-Service] Alors qu’une étude anglaise semblant montrer un risque accru de survenue de scléroses en plaque chez les personnes adultes vaccinées contre l’hépatite B vient d’être publiée, Act Up-Paris, Aides, Arcat, et Sida-Info-Service/Hépatites-Info-Service, associations de lutte contre le VIH/sida et les hépatites s’élèvent contre la possible réactivation de la polémique autour du vaccin de l’hépatite B.

Cette étude n’est pas nouvelle. Elle était déjà connue lors de la dernière conférence de consensus sur la vaccination contre le virus de l’hépatite B qui s’est tenue les 10 et 11 septembre 2003 à Paris. A cette occasion les scientifiques réunis s’étaient entretenus avec l’auteur de l’étude. Comme dans beaucoup d’autres études, ils avaient relevé certains biais susceptibles de fausser les résultats. D’autre part l’étude portait sur un petit nombre de cas (une dizaine de scléroses en plaques), et les recommandations de la conférence n’avaient pas été modifiées par cette seule étude.

Alors que de nombreux autres travaux, tout aussi sérieux, ne mettent en effet pas en valeur de risque accru, les recommandations restent à ce jour en faveur de :
 la vaccination des nouveaux-nés ;
 la vaccination des personnes les plus exposées au virus de l’hépatite B par leur travail ou leurs pratiques sexuelles.

Act Up-Paris, Aides, Arcat, et Sida-Info-Service/Hépatites-Info-Service sont convaincues que le rapport bénéfices/risques est très favorable à la vaccination. Nous nous alarmons de cette possible réactivation de la polémique autour du vaccin de l’hépatite B.

Le vaccin contre l’hépatite B a été mis au point par des équipes françaises il y a 24 ans et la France a aujourd’hui la plus mauvaise couverture vaccinale des pays riches. Or l’hépatite B est une maladie qui se transmet très facilement. Le virus est présent dans le sang, dans le sperme, dans la salive. L’hépatite B est une maladie grave et répandue. Parmi les personnes touchées par cette pathologie :
 Près d’une personne sur cent va développer une hépatite fulminante qui risque d’être mortelle en l’absence d’une transplantation hépatique dans des délais très courts ;
 Près d’une personne sur dix va développer une hépatite chronique qui évoluera dans un cas sur deux vers une cirrhose et/ou un cancer du foie ;
 Les personnes vivant avec le VIH ont un risque accru de développer une hépatite chronique et, pour eux, l’évolution vers la cirrhose est beaucoup plus rapide ;
 Dans tous les cas, une hépatite chronique est une maladie contraignante ;
 Seuls les porteurs chroniques d’hépatite B sont exposés au risque de sur-contamination par le virus de l’hépatite Delta dont le pronostic est plus sévère.

Le vaccin contre l’hépatite B est donc efficace contre :
 les hépatites fulminantes ;
 la survenue de cirrhoses et de cancers primaires du foie ;
 la sur-contamination par le virus de l’hépatite Delta.

Personne n’envisagerait aujourd’hui de remettre en cause la vaccination des personnels de soins ; il faut aujourd’hui inciter les personnes exposées à faire la même chose. En Hollande ou en Belgique, des campagnes ciblées sont mises en place, afin d’inviter ces personnes à se faire dépister et vacciner.

Les associations signataires demandent avec insistance à Monsieur Philippe Douste-Blazy, Ministre de la Santé, que soient mises en place des campagnes de vaccination des nouveaux-nés, des enfants et des personnes exposées qui n’ont pas été vaccinées. De nombreuses vies humaines seront ainsi sauvées.