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Groupe Femmes séropos à Act Up

janvier 2001

Depuis six mois, nous avons créé un groupe d’échange de femmes séropositives qui se tient les premier et troisième mercredi de chaque mois au local d’Act Up. Ce groupe a été constitué afin de mieux cerner et comprendre les problèmes inhérents aux femmes séropositives et afin de pouvoir développer par la suite un travail politique adéquat. Ce groupe nous est exclusivement réservé .

Parmi toutes les femmes que nous avons reçues le constat est à peu près similaire. Le rapport à la maladie semble bien géré : on ne note pas de problèmes particuliers dans le suivi médical, ni dans la prise des traitements - bien que les dosages ne soient pas toujours adaptés à notre physiologie et que nous souhaiterions des études spécifiquement féminines concernant les différences homme/femme, notamment dans les dosages hormonaux, ainsi que tous les effets secondaires.

Le principal problème que nous rencontrons de façon récurrente est dans le rapport à l’autre, le rapport amoureux, bref, la sexualité.

Une question se pose : pourquoi le sida paraît-il plus difficile à vivre pour une femme que pour un homme ? Pourquoi les hommes que nous rencontrons ont-ils généralement tendance à être terrorisés et à s’enfuir en courant, tandis que ceux qui restent ne veulent rien savoir du sida et ont beaucoup de mal à partager avec nous un problème qui est notre quotidien ?

L’anthropologie, des lectures sur le comportement amoureux masculin et sur le grand mythe féminin pourraient nous aider, peut-être, à comprendre cette situation. Mais pour l’heure nous souhaitons surtout faire de la politique. Alors que faire ?
Rééduquer tous les hommes nous semble une tâche un petit peu démesurée, attendre le prince charmant en toute passivité nous paraît impensable, n’avoir que des amants de passage qui ne sont pas au courant de notre statut sérologique commence à nous ennuyer, nous enfermer dans le ghetto des séropos nous semble une atteinte à notre liberté, tolérer une histoire médiocre car c’est mieux que rien, nous n’en voulons plus .

Nous rêvons d’être folles amoureuses, d’être follement aimées, désirées et adorées.
A nous d’inventer une politique de l’amour.