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La France reçoit les dirigeants africains, pas leurs victimes

lundi 3 mars 2003

Pour les homosexuelLES, il ne fait pas bon vivre en Afrique. A l’exception de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique du Sud, la majorité des états mènent une politique discriminatoire et criminelle à l’encontre des gays, des lesbiennes et des transsexuelLES. MontréEs du doigt par des dirigeants soucieux de détourner l’attention de leur opinion publique des vrais problèmes et masquer leur propre incapacité à gouverner, les homosexuelLES africainEs sont victimes d’une vraie « chasse aux sorcières », et sont donnéEs en pâture aux extrémistes religieux désireux de rétablir l’ordre moral et de punir les comportements occidentaux, dont selon eux l’homosexualité fait partie. Alors que se tenait le sommet France-Afrique du 18 au 23 février 2003, voici un état des lieux des législations homophobes qui y règnent.

 Algérie : 3 ans de prison ;
 Bénin : 1 à 3 ans de prison ;
 Botswana : jusqu’à 7 ans de prison ;
 Cameroun : 6 mois à 5 ans de prison ;
 Egypte : l’homosexualité n’est pas condamnée, pourtant les emprisonnements et tortures sont pratiqués fréquemment pour offense à la religion et outrage à l’ordre public ;
 Ethiopie : 3 ans de prison ;
 Gambie : 14 ans de prison ;
 Guinée équatoriale : 6 mois à 3 ans de prison ;
 Kenya : 5 à 14 ans de prison. Le président Arap Moi a déclaré que l’homosexualité était contre les normes et les traditions africaines ainsi que les enseignements de la Bible ;
 Libye : 3 à 5 ans de prison ;
 Maroc : 6 mois à 3 ans de prison ;
 Mauritanie : 3 ans de prison ;
 Mozambique : jusqu’à 3 ans de prison et un placement en « institut de rééducation » ;
 Namibie : l’homosexualité est illégale. Le ministre Nujoma a déclaré que les homosexuels devaient être condamnés et rejetés de la société ;
 Nigéria : 7 à 14 ans de prison ;
 Ouganda : 7 ans de prison. Le président Musévini a officiellement demandé de rechercher les homosexuels, de les mettre sous les verrous et de les inculper ;
 Sénégal : 1 à 5 ans de prison ;
 Somalie : jusqu’à 3 ans de prison ;
 Soudan : 100 coups de fouet ;
 Tunisie : 3 ans de prison ;
 Zambie : jusqu’à 14 ans de prison ;
 Zimbabwe : les lesbiennes et les gays pourchasséEs sont d’après le président Mugabé « pire que des chiens et des porcs » ;

Parce que la France se montre très intéressée par les bonnes relations politiques et commerciales avec les chefs d’état africains, elle ne condamne pas les persécutions dont sont victimes les transsexuelLEs, les lesbiennes, les pédés et les femmes dans leurs pays.

Nous savons déjà, par notre vécu de malades du sida, que les conditions de vie et la mort des homosexuelLEs, des femmes et des transsexuelLEs importent peu au gouvernement français. L’Etat et l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) refusent ainsi aux homosexuelLEs persécutéEs dans leur pays tout accueil et toute protection sur le territoire français.

Act Up-Paris exige :
 une formation sur les questions de l’homosexualité et du transsexualisme pour touTEs les employéEs de l’OFPRA ;
 l’inscription dans l’article 1er-A-2 de la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiéEs, des termes « orientation et identité sexuelle » ;
 la reconnaissance systématique du statut de réfugiéE pour les homosexuelLEs persécutéEs dans leur pays ;
 que l’Europe et les pays du Nord en général condamnent sans réserve ces régimes criminels qui bafouent les droits des homosexuelLEs, des femmes et des transsexuelLEs.