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Édito

juillet 1999

La protection du secret médical n’est pas un luxe : si nous l’exigeons, c’est par souci de protéger nos vies privées et la confidentialité de nos états de santé.

La mise en cause de ce secret médical peut avoir des conséquences irrémédiable sur nos vies. En effet, le strict respect du secret médical implique des enjeux beaucoup plus larges : il en va de notre relation avec nos médecins, nos employeurs, l’administration, nos amis, nos familles.

Comment, sans la garantie absolue du secret médical, pourrions nous sans réticence confier à notre médecin les informations intimes dont il peut avoir besoin pour établir un diagnostic ou recommander un acte de soins ? Il ne peut y avoir de soins sans confidences, de confidences sans confiance, de confiance sans secret.

Les dysfonctionnements, les violations ou les transgressions du secret médical sont autant de coups portés à une nécessaire relation de confiance avec nos médecins, relation qui est déjà fragilisée.

Mais il en va aussi de la défense de l’ensemble de nos droits. C’est parce que nous avons constaté une remise en cause de certains droits que nous avons été amenés à nous pencher sur le circuit qu’empruntaient les informations confidentielles fournies par les séropos.

Des malades voient par exemple leur volume horaire d’aide à domicile diminuer depuis qu’on exige d’eux des informations à caractère médical, alors qu’elles ne sont pas nécessaires à l’octroi de cette prestation.

Il en va de même dans le domaine des assurances ou dans le milieu professionnel, où une transgression du secret peut entraîner un refus de contrat ou un licenciement abusif.

On a pu constater que des données relatives à l’état de santé ont été recueillies par des personnes qui n’y étaient pas habilitées et que certaines informations ont circulé auprès de tierces personnes. C’est notamment d’usage dans le milieu du travail ou dans des circuits administratifs.

Si la majorité de nos médecins respectent scrupuleusement le secret médical, la vigilance reste de mise face à des interlocuteurs qui se moquent de nous. Face aux administrations, aux employeurs, aux DRH, aux médecins du travail ou face aux compagnies d’assurances, imposons le respect absolu du secret médical, condition nécessaire à une relation de confiance avec nos interlocuteurs et au maintien de nos droits.

La suite de ce numéro d’Action = Vie : Secret médical : un droit en péril.