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Édito (II)

mai 2001

Ce n’est pas à nous, séropositifs, malades du sida, de nous adapter aux conditions de travail lorsque nous pouvons et voulons occuper un emploi ; c’est au monde du travail de s’adapter à notre état de santé et à nos capacités.

La réalité est malheureusement tout autre. Insuffisance des textes incitant à l’aménagement des conditions de travail pour les personnes handicapées, mauvaise volonté des employeurs, remise en cause de nos droits par les administrations (COTOREP, CPAM, etc.) : tout se cumule pour rendre le monde du travail totalement inadapté.

 Même si la loi de juillet 1987 oblige les employeurs des moyennes et grandes entreprises à embaucher un nombre minimum de personnes reconnues handicapées, on sait bien que dans la réalité, la plupart des patrons préfèrent s’acquitter d’une taxe, qui soulage à peu de frais leur conscience et leur responsabilité vis à vis de ces personnes. Le comble est de savoir que la fonction publique échappe à cette obligation, alors même qu’elle est censée être exemplaire en matière de droit des
salariés.

Ainsi, partout où nous serions en droit d’obtenir un poste adapté à notre état de santé, nous nous heurtons à des refus. Cette situation durera tant que la fonction publique ne sera pas soumise à la même obligation, et tant que la taxe que doivent verser les employeurs ne sera pas plus élevée.

 Les administrations contribuent aussi à rendre nos conditions de travail encore plus difficiles. Il ne suffit pas aux COTOREP de remettre systématiquement en cause nos droits à l’Allocation Adulte Handicapé - nous obligeant ainsi à retourner travailler, elles nous refusent aussi de plus en plus la Reconnaissance Travailleur Handicapé. Pour elles, être séropositif, malade du sida, ne signifie rien, nous pouvons travailler comme n’importe qui.

De même, on voit maintenant des caisses d’Assurance-Maladie remettre en cause le paiement des Indemnités Journalières lors de nos congés maladie, ou s’opposer à un mi-temps thérapeutique, alors même qu’un certificat médical le justifie. Ces administrations doivent être rappelées à l’ordre et doivent cesser de remettre en cause nos droits.

La suite de ce numéro d’Action = Vie : Séropositivité et droit au travail (II).