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Muguet vaginal

mars 1999

Qu’est-ce que le muguet vaginal ?

Le muguet vaginal est une infection du vagin provoqué par un champignon ou levure, appelé candida. Il est aussi appelé candidose vaginale, moniliase, ou infection de « levure ». Il est provoqué par le même genre de germe de levure qui entraîne le muguet buccal ou de l’œsophage (candidose de l’œsophage). Les levures peuvent aussi se développer dans le sang et provoquer une infection très grave.

Les candidas se développent dans le vagin sans provoquer d’infection. La candidose apparaît lorsque la prolifération est trop importante. Presque toutes les femmes ont des candidoses vaginales de temps en temps. Par exemple, la prise d’antibiotiques contre une infection bactérienne provoque souvent une croissance excessive des candidas dans le vagin. Cependant, quand une femme a des candidoses à répétition, ou ne peut pas s’en défaire malgré un traitement approprié, c’est souvent dû à une maladie chronique. Le diabète est une maladie qui amène souvent des candidoses vaginales chroniques, l’infection au VIH en est une autre.

Quels sont les signes et les symptômes du muguet vaginal ?

Le muguet vaginal provoque des pertes épaisses, blanches, caillées, inodores ou malodorantes, spécialement pendant les règles. Cela peut provoquer d’importantes démangeaisons et irritations autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du vagin. Les vulves (lèvres du vagin) peuvent être très rouges et enflammées, brûler, piquer ou démanger. Les tissus enflammés et irrités sont fragiles ; en se grattant, ou lors de rapports sexuels, on risque de provoquer de petites coupures. Dans les cas très graves, des ulcères peuvent se former et d’autres infections bactériennes peuvent se développer sur les tissus abîmés.

Comment peut-on diagnostiquer le muguet vaginal ?

Si ces symptômes indiquent assez clairement la présence de candidoses, un diagnostic médical est, cependant, nécessaire. Une candidose vaginale peut être provoquée par plusieurs types de germes ; les deux plus habituels étant le trichomonas et la vaginosis bactérienne. Il est donc nécessaire que le médecin fasse un examen pelvien et examine les pertes. Certains médecins ont tendance à prescrire des médicaments contre une candidose sans pratiquer d’examen, risquant, ainsi, un mauvais diagnostic et l’aggravation des symptômes.

Comment l’infection est-elle traitée ?

Le traitement contre la candidose vaginale consiste en premier lieu à placer un médicament antifongique à l’intérieur du vagin (crème ou ovule). Ces traitements sont en général prescrits pour quelques jours. Cependant, si vous êtes séropositive, vous devrez sans doute suivre ce traitement pendant une semaine ou deux, afin d’éviter toute réapparition.

Il existe beaucoup de médicaments antifongiques ; les plus utilisés sont le Nystatine (Mycostatine), le Clotrimazole (Mycelex ou Gynélotrimin), le Miconazole (Monistat), le Terconazole (Terazole), le Butoconazole (Femstat), et le Kétoconazole (Nizoral). La plupart de ces médicaments donnent les mêmes résultats. Le Monistat et le Gynélotrimin peuvent s’acheter dans les pharmacies sans ordonnance. Si l’un de ces médicaments s’avère inefficace, vous pouvez en utiliser un autre.

Les crèmes et les suppositoires sont efficaces en général, cependant certaines infections ont tendance à reapparaître de façon récurrente. Ces candidoses répondent mieux en général à des médicaments antifongiques oraux tels que le Kétoconazole (Nizoral) ou le Fluconazole (Diflucan). Là encore une simple dose n’est pas recommandée. La prescription doit être prise pour une ou deux semaines.

Il existe également quelques traitements homéopathiques vendus en pharmacie, aussi valables que beaucoup de remèdes maison contre les candidoses (l’acide borique, l’ail, la Bétadine). Ils peuvent marcher pour certaines femmes, utilisés correctement.

Peut-on prévenir le muguet vaginal ?

Le traitement préventif du muguet vaginal n’est pas possible ou pas souhaitable car des quantités normales de levures sont nécessaires à une bonne santé. Certaines femmes limitent leur consommation de bonbons et de sucre pour aider à prévenir la croissances excessives des candidas. Porter des culottes et des jupes de coton ou des pantalons amples peut aussi aider.

Si les infections persistent, il est possible de recourir à un traitement d’appoint (crème ou suppositoires) afin de contrôler les symptômes, une fois par semaine, trois fois par semaine, après une relation sexuelle ou suivant les effets du traitement. Si les médicaments ne semblent pas agir, il est nécessaire de procéder à un nouvel examen pelvien pour confirmer le diagnostic.
Si les candidoses réapparaissent trop fréquemment ou que le muguet vaginal est continuellement présent, il peut être utile de prendre des médicaments plus forts comme des pilules antifongiques (Nizoral ou Diflucan).

En général ces traitements suppriment le muguet vaginal et oral s’ils sont utilisés quotidiennement. Actuellement une étude est menée sur une prise intermittente (une fois par semaine) de Diflucan par voie orale pour prévenir les candidoses vaginales et orales. Cependant, avec le temps, les germes de champignons peuvent devenir résistants aux médicaments et certains médecins craignent qu’une thérapie par intermittence favorise l’apparition de résistances.

Ces deux médicaments peuvent avoir des effets secondaires (éruptions, nausées ou crampes abdominales), ils peuvent interférer avec l’action d’autres médicaments, et nécessitent aussi une surveillance continue du foie et des reins, en cas de problèmes. Voyez avec votre médecin si la prise de ces médicament pour prévenir les candidoses vaginales chroniques est adaptée à votre situation.