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Edito

lundi 23 septembre 2002, par Victoire Patouillard

Premières manifestations, premières réunions, premières actions. Une nouvelle année va bientôt commencer pour Act Up : à la fin du mois de septembre, une Assemblée Générale nous réunira pour discuter de nos projets et élire l’équipe qui tentera de les mener à bien. J’ai décidé de me représenter à la présidence d’Act Up. L’année écoulée a été d’une rare densité et n’a cessé d’éprouver notre disponibilité aux événements et notre capacité de réaction.

Après les élections présidentielles, nous avons voulu être de toutes les réunions et de tous les mouvements pour imposer notre urgence contre le temps long de ceux qui s’installaient dans le confort de la nostalgie, de l’inventaire, ou de la lente reconstruction. C’est de là qu’est venue notre participation au mouvement issu du manifeste Toute la gauche.

Ensuite, le gouvernement Raffarin ne nous a pas laissé de répit. Nous devions être aux côtés des prostituéEs alors que tombaient les premières mesures répressives du gouvernement puis les différents arrêtés municipaux contre la prostitution et tenter avec le PASTT et Cabiria de transformer un débat théorique en une question concrète et vitale. Il a fallu également dans l’urgence se battre contre la baisse des crédits alloués par les DDASS à la lutte contre le sida. De nos actions pendant les toutes premières semaines du nouveau gouvernement, nous avons fait un slogan, celui qui se déployait sur notre camion noir à la Lesbian and Gay Pride, " Des CD4, pas des CRS ".

La conférence internationale sur le sida qui se tenait cette année à Barcelone nous a donné l’occasion de rencontrer Jean-François Mattéi. Sa présence avait un enjeu : l’engagement de la France dans l’accès aux traitements des pays pauvres. Mattéi le savait et il a pourtant annoncé que le gouvernement ne donnerait rien de plus que la somme dérisoire promise par Kouchner, soit 150 millions d’euros sur trois ans. Il a invoqué des raisons budgétaires. Trois jours plus tard, neuf milliards étaient débloqués pour la sécurité. Les derniers mots de son discours furent : "Pardon pour ceux qui sont déçus". Nous n’étions pas déçus, nous étions hors de nous et les zaps que nous firent ensuite contre l’Union Européenne, les Etats-Unis et les autres coopérations étaient portés par la même colère.

Depuis Barcelone, Mattéi garde le silence. Prisons, prostitution, usage de drogue, il ne fait aucune déclaration. Les uniformes bleus sont déployés partout tandis que le Ministère de la Santé devient la grande muette du gouvernement. Drôle de renversement. Mais c’est de notre santé et de nos vies qu’il s’agit. De notre côté, nous comptons bien faire le plus de vacarme possible.

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