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Mali

lundi 23 septembre 2002

Sur l’exemple de l’Initiative Sénégalaise d’Accès aux Antirétroviraux, le Mali a lancé l’Initiative Sénégalaise d’Accès aux Antirétroviraux (IMAARV) en septembre 2001. Un an après, le programme compte aujourd’hui 274 patients dont 47 enfants.

Le Ministère de la Santé a fixé un tarif pour toute trithérapie garantissant une stabilité des prix en cas de non gratuité. Le montant a été évalué à 45.000 FCFA mensuels (soit 68,60 euros), la participation financière des patients varie quant à elle de 5 à 70% du prix après résultats d’une enquête sociale.

L’engagement politique du gouvernement malien, et en particulier de son Ministère de la Santé, sur la question de l’accès aux traitements, est indubitable. On peut toutefois regretter que l’IMAARV soit pour l’instant réduite à Bamako, qui compte à l’heure actuelle 3 centres de prescription : deux hôpitaux et une structure associative, le Centre d’Ecoute de Soins d’Accompagnement et de conseils (CESAC). C’est cette dernière qui a la file active la plus importante avec 140 patients, soit plus de la moitié des bénéficiaires du programme. Le fonctionnement de cette initiative semble avoir fait ses preuves dans la capitale, sa décentralisation est donc faisable.

Dès le début de l’initiative, l’achat d’ARV génériques a eu sa place dans le fonctionnement de l’IMAARV, et ils constituent désormais pour certains médicaments le mode d’approvisionnement essentiel voire unique. Si les échanges entre le Ministère de la Santé du Mali et les laboratoires génériqueurs se sont faits d’emblée sans problèmes, on ne peut pas en dire autant des laboratoires de marque. Au-delà des conventions secrètes soutenues par l’OMS (conditionnement des réductions des prix des ARV au renouvellement des stocks de médicaments de marque et au refus d’achat de génériques), l’Initiative Access labellise des prétendues réductions tarifaires sur les laboratoires de marque. Mais les réductions de prix consenties ne sont pas suffisantes, et les génériqueurs restent de loin les plus concurrentiels.

Outre cet obstacle financier, de nombreux problèmes de rupture de stock sont apparus pour des médicaments de marque, entraînant des switchs impromptus et dangereux pour les malades. Ces ruptures étaient toutes occasionnées par des problèmes d’approvisionnement venant des grands laboratoires, lesquels les ont justifiés en arguant, pour Boehringer Ingelheim, de leur « fermeture pendant l’été », et pour Roche de « capacités insuffisantes de production » ! Ces difficultés ont été particulièrement cruciales et de longue durée pour des médicaments utilisés sous leurs formules pédiatriques, formules qui n’ont pour l’instant pas d’équivalents génériques.