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TouTEs rassembléEs, touTEs protégéEs

samedi 27 juin 2015

C’est aujourd’hui le jour de la marche des fiertés LGBT de Paris. L’occasion de se rassembler, de se compter, pédés, trans, gouines, biEs, fiEREs et visibles. L’occasion de marcher, de crier, de chanter, de danser.

L’occasion aussi de se souvenir que l’épidémie de sida n’est pas finie, et concerne toujours autant les pédés, les femmes trans et les migrantEs. Contre le sida, danser ne suffit pas :

  • A Paris, près d’un gay sur cinq fréquentant les lieux de convivialité est séropositif. Parmi eux, près d’un sur cinq ignore sa séropositivité.
  • A Paris, près de quatre gays séronégatifs sur cent fréquentant les lieux de convivialité deviendront séropositifs cette année.
  • En France, plus d’une femme trans sur treize est séropositive.
  • Aux Pays-Bas, près de 70% des contaminations sont liées à des personnes qui viennent d’être contaminées et ignorent leur statut sérologique. La situation est vraisemblablement la même à Paris. L’ignorance quant à l’épidémie, le sérotriage, la sérophobie alimentent le flot des nouvelles contaminations.

Parce que l’épidémie nous concerne toujours, nous nous protégeons, nous, nos amiEs, nos amantEs, et nous refusons le relâchement des pratiques de prévention. Capotes, gel, gants, traitements post-exposition sont nos alliéEs contre l’épidémie, pour coucher avec qui l’on veut, comme on veut, quel que soit son statut sérologique.

Parce qu’ignorer son statut sérologique, spéculer sur celui des autres, et trier ses partenaires sur ce critère, c’est compromettre sa santé et celle de ses partenaires, nous allons nous faire dépister régulièrement lorsque nous sommes séronégatifVEs et nous incitons nos proches à faire de même. Être dépistéE tôt, c’est réduire le risque de complications futures dans le traitement du virus, et diminuer la probabilité de transmission du virus à ses partenaires et au niveau de la communauté. Nous n’oublions pas non plus le dépistage des hépatites et des autres infections sexuellement transmissibles qui contaminent en masse.

Parce que l’isolement qui découle des violences et discriminations homophobes, lesbophobes, biphobes et transphobes est un obstacle majeur dans l’accès à l’information et aux dispositifs de prévention, de dépistage, et de soin, et une cause de comportements à risque, nous nous mobilisons contre les discriminations qui nous visent en tant que pédés, en tant que trans, en tant que biEs, en tant que gouines. Contre ceux qui voudraient nous diviser et nous opposer les unEs et les autres, nous cultivons l’idée de communauté. Cela exige de la solidarité, cela implique de la fierté. Et ça, ce n’est pas un vain mot.