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1er décembre : Journée mondiale de lutte contre le sida

Sida : la précarité tue

lundi 25 novembre 2013

Dans un contexte général de précarité accrue par des choix politiques d’austérité, supposés contrer la « crise économique », les premierEs frappéEs sont les plus précaires. Or, le lien ténu entre précarité et VIH est avéré : le manque de ressources, l’insécurité sociale entravent les progrès médicaux, exposent aux contaminations, et parallèlement l’infection à VIH, ses répercussions sur l’état de santé général et les stigmatisations et l’isolement qu’elle induit sont facteurs de précarité.

L’Allocation Adulte HandicapéE (AAH) plafonne à 790,18€, quand le seuil de pauvreté est à 977€ (Observatoire des Inégalités). Ces conditions ne permettent pas aux Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) de se loger et se nourrir correctement, alors que ces besoins primaires sont à la base d’une bonne observance, puisqu’on ne parle même plus de qualité de vie.

Les conditions d’obtention des prestations sociales sont des facteurs de renoncement, tout d’abord aux allocations, puis par ricochet aux soins : les délais d’instruction des dossiers sont multipliés par 2 ou 3 par rapport à ce que la loi prévoit.

Les politiques d’incitation au retour à l’emploi se traduisent par des refus de la reconnaissance du « 80% de taux d’incapacité permanente » qui est un critère principal d’attribution de l’Allocation Adulte HandicapéE.

La prise en compte des ressources antérieures pour l’attribution des allocations occulte totalement les spécificités de la pathologie VIH : la succession des symptômes, les effets des traitements, le caractère fluctuant des éventuelles maladies associées sont autant d’élément qui rendent le maintien dans l’emploi, et donc les ressources, extrêmement variable.

Aujourd’hui en France, seules 58,5% des PVVIH ont une activité professionnelle, quand le taux de chômage dans la population générale s’élève à 10,5% (INSEE 2013).
Aujourd’hui en France, 20% des personnes touchées par le VIH ne parviennent pas à se nourrir au quotidien, par manque d’argent.

Act Up-Paris exige :

  • la revalorisation des minima sociaux, leur obtention sans prise en compte des revenus du conjoint, partenaire de PaCS ou d’union libre, leur calcul en fonction des ressources au moment de la demande.