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Pour Najat Vallaud-Belkacem, la précarité et le sida des trans peuvent bien attendre

mercredi 18 septembre 2013

Il y a 7 ans, Act Up-Paris organisait sa 59ème RéPI [1] sur le thème "TRANS & VIH après le silence...".
C’est pourtant bien le silence que Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes et porte-parole du gouvernement intime aux personnes trans.

Les personnes trans, et particulièrement les femmes trans sont durement frappées par l’épidémie : la prévalence est estimée en France à 7% chez les femmes trans, et monte jusqu’à 36% chez les femmes trans migrantes ayant exercé le travail du sexe [2]. Ce sont bien les discriminations et la précarité qu’elles amènent qui expliquent la gravité de la situation actuelle ; Najat Vallaud-Belkacem ne l’ignore pas, tout comme elle ne peut ignorer que la facilitation du changement d’état-civil est une nécessité vitale pour les personnes trans touchées par la précarité et la maladie. Il y a urgence sanitaire, et on nous demande d’attendre [3] .

Le projet de loi sur l’égalité femmes-hommes était une occasion d’avancer en ce sens. Des amendements, très peu satisfaisants, avaient été déposés par plusieurs sénateurRICEs. Plutôt que de s’employer à les améliorer, les compléter et veiller à la disparition des instances médicales, psychiatriques, judiciaires qui perpétuent la transphobie d’Etat et maintiennent les personnes trans dans la précarité et entretiennent l’épidémie, Najat Vallaud-Belkacem a préféré abandonner tout combat politique. La perspectives de nouvelles confrontations faisant suite aux "débats" sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe semblent, comme pour la PMA, avoir raison des promesses de François Hollande [4].

Le Sénat a finalement rejeté l’ensemble de ces amendements. Il est urgent que le gouvernement s’emploie à déposer un projet de loi facilitant le changement d’état-civil ; attendre, c’est maintenir volontairement les personnes trans dans la précarité et faire le jeu de l’épidémie.

Act Up-Paris exige :
 le changement d’état-civil libre et gratuit pour les personnes trans, sans condition d’opération ou de traitement hormonal ni de test de vie réelle, sans passer devant un juge ;
 des campagnes de grande ampleur pour lutter contre la transphobie, sur tous les supports disponibles y compris télévisés ;
 la prise en compte de la santé des personnes trans à tous les niveaux : étude des interactions entre traitements antirétroviraux et traitements hormonaux de substitution, multiplication des actions de prévention ciblant les personnes trans et leurs partenaires.

Act Up-Paris organise sa prochaine RéPI sur le thème "TRANS & VIH : le retour " le jeudi 3 octobre 2013 de 19h30 à 22h à École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (14, rue Bonaparte, Parie 6e) - amphithéâtre des Loges.


[1Les RéPI -Réunions Publiques d’Information- sont organisée 5 fois par an par Act Up-Paris depuis 1995 et permettent de confronter les points de vue de malades, de médecins, d’institutionnels, d’associatifs, de réprésentantEs de l’industrie pharmaceutique, etc… sur des sujets tels que l’actualité des traitements, les effets secondaires ou indésirables, les co-infections, les maladies opportunistes, les maladies auto-immunes, la nutrition, les essais cliniques, la sexualité, les droits sociaux, etc... La présentation et le compte rendu des RéPI précédentes est disponible en ligne : http://www.actupparis.org/spip.php?rubrique53

[2Giami, Beaubatie, Le Bail, 2011, « Caractéristiques sociodémographiques, identifications de genre, parcours de transition médicopsychologiques et VIH/sida dans la population trans. Premiers résultats d’une enquête menée en France en 2010 », Bulletin épidémiologique hebodmadaire, 42, pp. 433-437 http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=7639