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Elections présidentielles et sida

9 ans d’UMP : un désastre pour nos vies

vendredi 20 avril 2012

A deux jours du premier tour, nous publions une mise à jour du bilan de l’UMP que nous avions dressée lors des universités d’été du parti présidentiel : un désastre sanitaire, un désastre pour nos droits, un désastre pour nos vies.

En décembre 2005, avec le 9ème collectif de sans-papiers, nous collions une affiche représentant Sarkozy, avec pour unique slogan « Votez Le Pen ». En avril 2007, nous diffusions une autre affiche « Nicolas Sarkozy 2007-2012 : nous n’y survivrons pas ». Nous arrivons au bout de ces 5 ans de mandat présidentiel, qui suivent 5 années de droite chiraquienne, fortement marquées par Sarkozy. Celles et ceux qui parmi nous ont survécu en ont assez de survivre : nous voulons vivre, et bien vivre, avec des droits, de la joie, un peu d’amour, du respect, du lien social, de la solidarité. Les droits des séropos et des minorités particulièrement touchées par l’épidémie sont en berne, le système de santé public est en passe d’être un lointain souvenir, la précarité des malades s’est accrue. Nous avons dû nous habituer à nous battre, non pas pour faire avancer la lutte contre le sida, mais pour empêcher l’UMP de la faire régresser. C’est ce qui nous a poussé à lancer la campagne « Sarkozy, candidat de la putréfaction : votez sida  ! » il y a 15 jours.

L’UMP exerce le pouvoir national depuis 9 ans. Un pouvoir fortement marqué par la figure de Nicolas Sarkozy, comme membre des gouvernements chiraquiens, puis comme président.

La haine des malades, des handicapéEs et des précaires

En 9 ans, la droite n’a rien fait pour lutter contre la stigmatisation et les discriminations envers les séropos. Nous ne comptons évidemment pas ici la ridicule campagne « câlins gratuits » lancé en mars 2007 : alors que selon plusieurs enquêtes, les séropos se heurtent à de réelles discriminations dans leur vie affective, mais aussi quotidiennes ou professionnelles, ou encore dans le système de soins, Roselyne Bachelot-Narquin n’a rien trouvé de mieux qu’à leur proposer des câlins.

Il faut dire que les gouvernements de droite ont été les premiers à stigmatiser les personnes séropositives. L’une des premières mesures que fait voter le ministre de l’Intérieur Sarkozy en 2003, dans le cadre de sa première loi sur la sécurité intérieure, est le dépistage obligatoire du VIH pour toute personne soupçonnée d’agression sexuelle. Les associations et le Conseil national du Sida ont beau rappeler qu’une telle disposition ne servira à rien, qu’il faut distinguer la prise en charge de la victime de l’enquête sur l’auteur de l’agression pour optimiser la première : rien n’y fait. Le verrou du consentement saute. En 2011, c’est le dépistage obligatoire du VIH et des hépatites virales pour les personnes soupçonnées d’agressions envers des policiers ou le personnel pénitentiaire qui s’impose. Les deux mesures ne visent aucune autre infection virale. La conclusion s’impose d’elle-même, et l’assimilation des séropos (au VIH, aux hépatites) à des délinquantEs devient évidente.

La haine et le mépris pour les malades du sida, l’UMP en a fait encore la preuve récemment. Suite à la mobilisation de 50 associations exigeant que l’obscurantiste interdiction des soins funéraires pour les séropos soit levée, Xavier Bertrand était sorti de son long silence sur le sujet et avait promis, dans les semaines à venir, la suspension de cette interdiction. Trois mois plus tard, le décret concerné est toujours en vigueur, l’Etat montre toujours du doigt les séropos comme des dangers publics même après la mort, et l’UMP a une fois de plus démontré le peu de cas qu’elle faisait de ses propres engagements. Oui, Nicolas Sarkozy est bien le candidat de la putréfaction, qui autorise que des familles et des proches du défunt lui adressent un dernier adieu alors que son cadavre est en décomposition.

En 9 ans, l’UMP s’est acharnée à pointer du doigt les personnes atteintes de pathologies graves et les handicapéEs, et à les désigner auprès du reste de la société comme étant directement responsables du « trou-de-la-Sécu » et des difficultés budgétaires des hôpitaux publics. D’où la mise en place d’impôts sur la maladie (forfaits divers et variés, franchises médicales) : plus vous avez besoin de soins, plus vous payez. Il s’agit d’une rupture historique avec le principe de solidarité nationale. D’où aussi le démantèlement de l’hôpital public, avec notamment la mise en place de la tarification par activité, la soumission des soins à un principe de rentabilité, la fermeture de lits, de services et d’hôpitaux, en commençant par des hôpitaux de proximité.

Bien sûr, l’UMP a proposé d’augmenter l’Allocation Adulte Handicapée sur plusieurs années. Mais cette augmentation, bien insuffisante par rapport aux revendications associatives d’un revenu d’existence égal au SMIC, n’a que peu de conséquences sur la précarité des bénéficiaires de l’AAH, surtout quand on la compare à l’augmentation du coût de la vie. Et le gouvernement s’est empressé de revenir sur cette promesse en l’étalant encore plus dans le temps. Par dérision, nous avions accueilli ces annonces en remerciant Sarkozy pour les chamallows supplémentaires que cette générosité allait autoriser.

Comment croire que l’UMP se soucie des personnes handicapées et gravement malades quand elle laisse un de ses ministres, Laurent Wauquiez, affirmer que la question « de la différence entre le travail et l’assistanat est aujourd’hui l’un des des vrais cancers de la société française ». Utiliser une maladie grave comme métaphore d’un problème de société est scandaleux. Wauquiez stigmatise toutes les personnes qui vivent avec un cancer, et celle qui en sont mortes. Et si sa désignation à la vindicte populaire des bénéficiaires de minima sociaux est abjecte, elle devient carrément insupportable pour les personnes qui ne peuvent travailler du fait de leur maladie ou de leur handicap. Que Wauquiez n’ait pas été démissionné de son poste montre tout le mépris de l’UMP pour les malades, les handicapéEs et les précaires.

Et depuis, le discours sur l’assistanat est devenu le leitmotiv droitier du candidat président : quand on n’a pas d’idées, quand on n’a pas de projets, quand on entend conserver son poste pour son propre avantage et ceux de sa caste, il est important de se constituer des boucs émissaires. C’est ce que fait Nicolas Sarkozy avec les personnes qui ne peuvent travailler du fait de leur maladie ou leur handicap. Parmi les nombreuxSEs atteinte à la Sécurité sociale, la réforme récente des arrêts maladie et des jours de carence en est un autre exemple.

Manifestation du premier décembre 2004 : "Combien coûtent nos vies ?"

La haine des minorités

Il ne fait donc pas bon être malade, handicapéE et/ou précaire sous l’UMP. De fait, le bon républicain, pour la droite, est un homme, blanc, valide, en bonne santé, français, pas musulman, hétérosexuel, gagnant plus de 3000 euros par mois, si possible plus. L’UMP fait de cette minorité la majorité républicaine et s’emploie à stigmatiser toutes les autres.

La droite se targue d’avoir amélioré le PaCS, et à ce titre oeuvré pour l’égalité des droits entre homos et hétéros. Mais elle s’est toujours opposée à l’égalité réelle, en refuant d’ouvrir le mariage, l’adoption, la gestation pour autrui, etc. aux couples de même sexe. Quant à faire progresser le PaCS sur des sujets sensibles, comme l’inscription du contrat sur l’acte de décès, nous n’avons trouvé que des ennemis : Alliot-Marie, Mercier, etc.

Concernant les trans, le seul progrès apporté, le retrait des « troubles de l’identité sexuée » de la liste des affections psychiatriques de longue durée, a été immédiatement contre-balancé par des négociations en forme de farces, qui au final ont entériné les équipes médicales en place. Les pratiques de ces dernières vont à l’inverse des recommandations du commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’europe Thomas Hammarsberg. Beaucoup de trans sont aussi directement victimes de la répression envers les migrantEs (voir ci-dessous) : la machine à expulser les trans séropositive s’est remise en route

Cette dernière décennie, l’UMP s’est avant tout caractérisée par une déferlante de haine et d’insultes envers les pédés, les bi, les gouines, les trans. Vanneste, Boutin, Barrège, pour ne citer qu’elles et lui, ont pu s’en donner à cœur joie sans être jamais inquiétéEs. Des opposantEs au PaCS, qui avaient pu comparer les homos à des zoophiles, proposer de castrer les pédés, affirmer que « même les animaux ne font pas cela » ont été nomméEs à des postes du gouvernement. Et les quelques mesures destinées à lutter contre l’homophobie (décret pour de la prévention à l’école, pénalisation des injures homophobes) ont été réduites à néant par d’autres mesures, ainsi que par la haine publique de responsables UMP et le soutien tacite que leur ont apporté Sarkozy et les responsables du mouvement.

Zap "cendres" devant l’UMP, 15 septembre 2010
Des militanTEs d’Act Up-Paris projettent des cendres devant le siège de l’UMP en tenant une banderole "L’UMP nous brise les urnes", afin de rappeler que la condition de sous-citoyenNEs des homos leur empêche d’accéder aux cendres de leur compagnon ou leur compagne, ou encore que le nom d’un Pacsé soit inscrit sur l’acte de décès.

Les dernières sorties de Fillon et Sarkozy sur l’égalité des droits, l’accès à l’adoption, au mariage, prouvent largement cette haine : nous serions dangereuxSEs pour les enfants. Et la pathétique et interminable comédie autour de Christian Vanneste – exclu mais pas exclu après des propos relativisant le drame des victimes homosexuelles du nazisme – a fini par lasser : qu’importe que le député soit exclu d’un parti raciste, xénophobe et homophobe, car il y a toute sa place.

Les droits des femmes n’ont en aucun cas été soutenus. Aucune mesure concrète pour pallier les inégalités hommes-femmes n’a été apportée, que ce soit au travail, en matière de revenus, face à la santé. Au contraire, la décennie UMP se caractérise aussi par un démantèlement du droit des femmes à disposer de leur corps : diminution des subventions au Planning Familial, fermeture de centres de planification et d’IVG, remise en cause de l’avortement et de la contraception, etc.

La lutte contre le sida a dû aussi faire face aux conséquences de la xénophobie d’Etat, de la stigmatisation des étrangErEs et du démantèlement du droit à la santé des sans-papiErEs. Ce sont bien eux et elles qui sont au cœur du système politique de l’UMP : en 9 ans, il n’y a pas eu une année où nous ayons eu à combattre un nouveau réglementaire ou une loi, parfois plusieurs, portant atteinte aux droits des sans-papiErEs et des étrangErEs. 9 ans après, l’Aide Médicale d’Etat, la couverture maladie des sans-papiErEs, est payante, le titre de séjour pour soins est réservé à la discrétion des préfets : les acquis de la lutte contre le sida ont été balayés. Même si une instruction ministérielle prévoit quelques aménagements pour les malades du sida, suite aux mobilisations des associations le droit au séjour pour soin a été vidé de son sens. Il ne protège plus contre les expulsions qui sont de véritables condamnations à mort. Et les personnes qui ne seraient pas expulsées, privées de titres de séjour sur le territoire français, n’ont plus droit à un travail, à un revenu, à la Sécu, à un logement. De plus, l’application de la réforme de l’AME a engendré un emballement de la protection sociale à deux vitesse : la caisse primaire d’Assurance de Paris, qui gère un tiers des AME en France, a créé deux agences spéciales pour les sans-papiErEs : cela entérine une situation grave, dont on sait qu’elle provoque des prises en charge de plus en plus tardives, à des stades avancés de la maladie. Les plus précaires vont se faire soigner plus tard, quand les pathologies sont plus difficiles à soigner.

Des propos tenus par Le Pen et qui faisaient scandale sont aujourd’hui banals et tenus par des ministres, des éluEs, des responsables du parti. L’exemple vient de haut : en juillet 2007, le président de la République annonçait aux étudiantEs de l’université de Dakar que « l’homme africain n’était pas entré dans l’histoire. » Et depuis, les déclarations racistes et xénophobes se sont aggravées. De fait, l’axe central du Front national, la préférence nationale, est inscrite au coeur du projet de l’UMP. Cette haine xénophobe, d’autant plus virulente qu’elle est parfaitement intégrée dans tous les rouages politiques et administratifs, est présentée comme une composante indispensable de la « sécurité ». Car notre sécurité est bien évidemment menacée par l’immigration...

Quand l’UMP parle de « sécurité », elle n’a évidemment en tête que celle d’une petite minorité de nantiEs. Mais le thème est porteur électoralement. Qu’importe, ensuite, si les mesures préconisées ne sont pas efficaces pour garantir la tranquillité des unEs ; et qu’importe si elles sont dangereuses pour les autres, les groupes visés par des politiques purement répressives. C’est le cas des travailleurSEs du sexe, plus fortement répriméEs depuis 2003 dans le cadre de la pénalisation du racolage « passif  ». Cette répression a des conséquences maintes fois décrites et dénoncées sur la précarité des personnes, l’accès à la prévention, aux droits et aux soins.

Comme si cela ne suffisait pas, des parlementaires UMP, alliéEs à des éluEs de toute la gauche, proposent de pénaliser le client des prostituéEs. Voir des responsables du PS, des Verts, du PC entamer le chant de la répression comme seul horizon politique, nier en bloc l’impact sanitaire de la répression et s’allier à la droite la plus extrême contre les prostituéEs et les associations est sans doute un des éléments du bilan de Sarkozy le plus terrifiant. Les idées de l’UMP ont à ce point avancé que des députéEs de l’opposition s’avèrent incapables de faire des droits et de la santé des priorités dignes de ce nom. Et qu’importe l’obscurantisme affiché du parti présidentiel : ces 15 derniers jours, des responsables de l’UMP ont à deux reprises osé défendre le bilan de la pénalisation du racolage passif – sans jamais mentionner l’impact sanitaire, et en osant affirmer, contre toutes les analyses d’expertEs, que la loi avait lutté efficacement contre le proxénétisme.

La même logique répressive est à l’oeuvre vis-à-vis des usagErEs de drogues. En 2009, il y a eu 15 550 peines d’enfermement pour infraction à la loi sur les stupéfiants, dont 8500 pour seul usage. Autant de vies brisées par la prison. La nomination à la MILDT, administration créée pour définir une politique qui allie prévention et répression, d’Etienne Apaire, hostile à la répression, promoteur de l’abstinence, malgré les preuves d’échec d’une telle politique, obscurantiste affiché, est révélatrice des priorités de Sarkozy. Les pouvoirs publics ont multiplié des messages de « prévention » des drogues alarmistes et déconnecté de tout travail de terrain. Dans le même temps, le gouvernement s’est refusé à développer de nouveaux outils de réduction des risques, comme les salles de consommation, pourtant nécessaires pour toucher les usagErEs de drogue les plus précaires.

Conséquence de la politique « sécuritaire » de l’UMP : les prisons explosent. Plutôt que de les vider, en commençant par les personnes gravement malades, les handicapéEs, les grabataires, les sans-papiers, les usagErEs de drogues, les travailleurSEs du sexe, l’UMP a construit de nouvelles prisons. Rien n’a été fait pour assurer une égalité réelle dans l’accès à la prévention et aux soins, comme l’y oblige pourtant la loi : l’échange de seringues est par exemple encore interdit. Combien de contaminations au VIH et au VHC en prison pour satisfaire les caprices répressifs de Sarkozy ? Combien de décès en prison qui aurait pu être évités ? Qui dressera ce bilan ? Qui fera cet inventaire ? Et surtout, quel responsable politique rendra enfin des comptes pour cette catastrophe sanitaire ?

Moins d’argent, plus de sida

La lutte contre le sida est de moins en moins financée. Le soutien à la recherche et aux actions associatives périclite. Ces dernières années ont été particulièrement difficiles, notamment pour les petites associations, avec la mise en place des ARS (Agences régionales de santé), une diminution de leur enveloppe, et un arbitraire total dans le choix des montants des subventions et de leurs bénéficiaires. Des petites structures doivent fermer, ou s’intégrer à des plus grandes. La lutte contre le sida, au niveau associatif, est en train de perdre ce qui en fait son efficacité : son ancrage local, la multiplicité de ses interventions, son pluralisme.

L’Agence Nationale de Recherche sur le Sida (ANRS) a elle aussi perdu des crédits. Si son avenir proche n’est financièrement pas menacé, elle ne dispose pas des moyens nécessaires à réaliser l’ampleur de sa tâche. D’une façon plus générale, la recherche a été amputée de ses moyens, segmentée, asservie à des intérêts privés et coupée de la société civile. Cela a commencé sous Chirac, et la résistance des chercheurs et des associations n’avait pas été suffisante. Sarkozy a accéléré le mouvement, avec la soi-disant « autonomie » des universités, qui est en fait une privatisation de la recherche et de l’enseignement.

Sous Jacques Chirac, la contribution financière de la France au Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, a augmenté régulièrement. 15 000 personnes meurent chaque jour du sida, du paludisme et de la tuberculose. Nicolas Sarkozy avait repris à son compte l’engagement de la France au sein du G8 à assurer l’accès universel aux traitements pour 2010. Cela impliquait forcément d’augmenter la participation de la France.

Action interassociative 20 septembre 2010

Au contraire, Sarkozy a décidé de geler cette contribution l’année même de son élection, avant le début de la crise financière mondiale qui lui servira ensuite d’alibi pour justifier ses choix politiques. L’année dernière, cette contribution augmentait d’à peine 20 %, alors qu’un triplement était nécessaire pour tenir la promesse qu’il avait faite lors de sa campagne. Aujourd’hui, deux ans après cette échéance, à peine 40 % des malades qui en ont besoin ont effectivement accès aux traitements qui peuvent sauver leur vie. Nicolas Sarkozy n’est pas le président qui tient ses promesses. Il a au contraire passé son temps à se justifier, à gonfler artificiellement les chiffres de l’aide internationale. L’homme pour qui « l’Afrique n’est pas rentrée dans l’histoire » a par ailleurs ouvertement affiché son soutien à des dictateurs qui ne font rien pour la santé dans leur pays, qui répriment les mouvements sociaux de protestation et de résistance.

Dans le même temps, son gouvernement ne fait rien pour assurer une meilleure diffusion des médicaments génériques à travers le monde, et envoie au contraire des négociateurs mettre en place des accords internationaux qui vont priver les pays du Sud des moyens de recourir aux copies des médicaments, donc de soigner plus de personnes. Autre exemple d’une promesse non tenue : Sarkozy s’était engagé à envoyer un courrier gouvernemental à la commission européenne pour s’inquiéter des conséquences sur la production et la circulation des génériques de l’accord de libre-échange entre l’Inde et l’Europe. Il ne l’a jamais fait. « Je ne fais pas ce que je dis, dès qu’il s’agit de vie et de mort » : voilà ce que Sarkozy aurait dû dire en 2007.

L’obscurantisme contre nos vies

Le bilan de l’UMP est donc sans appel : c’est un désastre. L’UMP oppose à la santé des logiques qui n’ont pas à l’être : la sécurité, la morale, les finances. De même, elle refuse de s’appuyer sur les données scientifiques et les réalités de terrain que font remonter les acteurRICEs de la lutte contre le sida. C’est ainsi que François Fillon indique en août 2010 que les salles de consommations à moindre risque pour usagErEs de drogues ne sont « ni utiles, ni souhaitables », alors qu’un rapport de l’INSERM, l’ensemble des associations de terrain, la prix nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi, les usagErEs de drogues et des études scientifiques internationales affirment le contraire. Cet obscurantisme se retrouve dans de nombreux choix politiques qui concernent la lutte contre le sida : sur les sans-papiers, les travailleurSEs du sexe, les franchises médicales, le dépistage obligatoire, etc.

9 ans d’obscurantisme au pouvoir ont imprégné la société, et le dénoncer est l’un des enjeux de la campagne. Il faut pour cela se donner les moyens de discussions éclairées, étayées par les données scientifiques, sur les choix politiques qui concernent la santé , faire appel à l’expertise des personnes séropositives et au témoignage des acteurRICEs de terrain. Car il ne s’agit pas seulement de faire barrage à l’UMP, même si c’est indispensable. Il s’agit aussi de combattre ses « idées », de faire en sorte qu’elles cessent de fermer les horizons politiques et de pourrir nos vies.