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Proposition de loi pour l’ouverture du mariage au couple de même sexe : 1h30 POUR NOS VIES… pas plus

vendredi 10 juin 2011

Nos vies, nos familles, ne valent aux yeux de l’Assemblée nationale qu’un débat d’une heure et demi, qu’un simulacre de discussion. Avant même le début du débat le gouvernement, par la voix de M. Mercier, s’opposait à cette proposition de loi.

Le débat a continué avec un hémicycle quasi-vide, de quoi faire comprendre aux associations qui s’étaient rassemblées la veille au soir que, loin d’être une priorité, le mariage pour les couples de même sexe ne requiert même pas la présence de toute la gauche. Le débat fut donc bref et sans couleur.

On s’attendait à voir les députés de droite se réunir et crier à l’assassinat de la famille mais rien juste un silence mortel dans une assemblée vide.

Cependant, la relève est là : les propos fallacieux et les contre-vérités, qui n’ont d’ailleurs pas beaucoup changé depuis 1999 et le PaCS, étaient cette fois-ci défendus par Claude Bodin, député UMP de la quatrième circonscription du Val-d’Oise, et Michel Diefenbacher, député UMP de la deuxième circonscription du Lot-et-Garonne, qui se sont succédés à la barre pour défendre la vision religieuse et traditionnelle de la famille hétérosexuelle et procréatrice.

D’une part, il y eu la vision passéiste du mariage de Michel Diefenbacher : « c’est au Moyen Âge qu’ont été posées les bases du droit de la famille […] Depuis lors, la société a changé, et nous avons accompli des progrès, bien qu’ils ne soient pas complets, dans le sens de l’égalité des droits ; les mœurs ont progressé et, aujourd’hui, la préoccupation essentielle du législateur me paraît devoir être la défense de l’intérêt des enfants. ».

D’autre part il y eu la vision paranoïaque du député Bodin : « la proposition de loi du groupe SRC que nous examinons aujourd’hui fait partie, à l’évidence, des textes à vocation polémique que l’on voit fleurir à l’approche des élections présidentielles ».
Il utilise également le bon vieux ressort de l’homosexualité comme danger social sous ces mots : « La reconnaissance légale du mariage homosexuel bouleverserait à l’évidence dangereusement les structures fondamentales de notre société ».
Nous leur faisons peur ! Pourquoi ? Ils n’en savent pas grand-chose mais ils ont peur.

Seuls Franck Riester, député de la cinquième circonscription de Seine-et-Marne, et Henriette Martinez, députée de la première circonscription de Hautes-Alpes, appartenant à l’UMP, ont soutenu ce projet de loi rejeté d’un revers de main par le gouvernement et affirment publiquement qu’ils voteront en faveur de cette loi.

Merci ? Pourquoi ?
L’égalité des droits est la moindre des choses
et nous ne remercierons pas la gauche de son geste, somme toute, plus électoraliste qu’autre chose. Nous gardons nos yeux ouverts et nos oreilles tendues. Plus jamais nous n’accepterons les insultes et la mise à l’écart du droit par des gens qui ne nous représentent pas puisqu’aucunE n’est « officiellement » homosexuelLE.
Tous les dérapages seront retenus et ceux, comme madame Barrèges, qui les profèrent, auront droit à une réplique à n’importe quelle occasion.

Nous ne laisserons plus passer l’homophobie.

Act Up-Paris continue d’exiger :

  • L’égalité des droits entre homosexuelLEs et hétérosexuelLEs
  • L’accès au mariage et à la parentalité pour tous les couples sans distinction
  • Que cesse l’homophobie d’État en France