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Rentrée parlementaire : l’homophobie au bûcher

vendredi 1er octobre 1999

Aujourd’hui, vendredi 1er octobre, à 13 heures, une trentaine de militants d’Act Up-Paris sont intervenus au Palais du Luxembourg aux cris de " Sénat, repaire d’homophobes ".

A quelques jours de l’adoption définitive du Pacte civil de solidarité (PaCS), Act Up-Paris entendait dénoncer les propos des sénateurs, Hamel, Abadie ou Seillier, et l’homophobie qui s’est largement exprimée depuis l’ouverture des débats sur le PaCS.

Lors de la seconde lecture au sénat, Emmanuel Hamel (RPR) a proposé de rebaptiser le PaCS "Pacte de contamination sidaïque", François Abadie (Radical) a considéré que "les citoyens normaux n’ont pas à payer pour les pédés", Bernard Seillier (sans étiquette) a professé que la loi, "quête pathétique des homosexuels à l’égard du mariage, allait précipiter la société vers un aggravation de ses pathologies, déjà perceptibles par la drogue, les suicides...".

Ces déclarations s’ajoutent à celles des députés Pierre Lellouche (RPR) qui a cru voir dans le PaCS " un fil tiré par un lobby, repris par les partis de gauche " et conseillé de stériliser les couples homosexuels. Dominique Dord (UDF) a proposé la direction des cliniques vétérinaires comme lieu de signature. S’indignant qu’un texte de loi prenne en considération les couples homosexuels, Jacques Myard (RPR) s’est étonné qu’on ne légifère pas aussi pour les zoophiles et François Vannson (RPR) pour les animaux. Christine Boutin a soutenu que " toutes les civilisations qui ont reconnu et justifié l’homosexualité comme un mode de vie normal ont connu la décadence " et ses amis, lors de la manifestation anti-PaCS du 31 janvier, ont réclamé que l’on envoie "les pédés au bûcher".

Jamais la communauté homosexuelle, alors qu’on légifère sur ses droits, n’aura subi autant d’agressions. Nous n’accepterons pas davantage de vexations publiques.

Act Up-Paris exige que le gouvernement mette tout en œuvre pour permettre l’application du PaCS dans les délais les plus brefs, quelles que soient les imperfections du texte actuel.

Nous exigeons par ailleurs la levée de l’immunité parlementaire des députés et sénateurs homophobes.

Act Up-Paris exige que le gouvernement travaille à l’élaboration d’une loi contre l’incitation à la haine homophobe.