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sida is disco

mardi 1er septembre 2009

Chaque mercredi une poignée de militantEs d’Act Up tient une permanence des droits sociaux et accueille les personnes embourbées dans des situations aberrantes. Cette rubrique a pour but de présenter un florilège de ces cas et des actions menées.

M. X est séropositif, depuis un viol subit lors d’un passage en détention, où il purgeait une peine de prison suite à un trop-perçu des ASSEDIC. Intermittent du spectacle, inscrit comme demandeur d’emploi en avril 2009, M. X signale dès le premier entretien son état de santé.

Convoqué au Pôle Emploi Perpignan Kennedy en août, il ne peut s’y rendre pour raisons de santé. Il les avertit de son absence, par téléphone et par mail quelques jours avant, certificat médical à l’appui. Pourtant quelques jours après, il reçoit un « avertissement avant radiation » de la part de Pôle Emploi.

Entre mensonges et mauvaise foi

Physiquement et psychologiquement fragile, il se rend au Pôle Emploi concerné afin de remettre en main propre les justificatifs médicaux. S’ensuit une série d’échanges qui pourrait friser le burlesque si la situation de M. X n’était pas si critique. Dans le hall, au vu et su de touTEs, l’état de santé de M. X est largement évoqué, le pole emploi prétend n’avoir rien reçu, élément qui sera contredit pas la suite par la hiérarchie.

L’insistance du responsable Pôle Emploi pour connaître la pathologie de M. X produira ses fruits puisque poussé à bout M. X brise le secret médical le concernant et toujours dans le hall énonce qu’il a le sida. Visiblement il y a malaise car subitement le problème n’est plus tout a fait le même. Il s’agirait de « probables problèmes informatiques et autres dysfonctionnements internes ». Toujours est-il que M. X doit aller porter ses justificatifs à un autre Pôle Emploi, afin qu’ils prennent une décision.

Entre les conseils qui lui sont prodigués pour aider à sa réinsertion professionnelle, notamment celui de « changer de région » et les références aux litiges passés, ceux-là même qui l’ont conduit en prison, M. X doit attendre la décision du Pole Emploi quant à sa radiation. Elle lui parviendra quelques semaines plus tard sous forme d’avis de radiation, pour 2 mois ! Deux mois sans allocation, pour « non présentation de motif légitime dans le délai prévu par la loi ».

La visite dans le sud, ce sera pour une autre fois

Alertée par M. X, nous avons contacté ses interlocuteurs, par téléphone, recommandé et étions prêts à nous déplacer dans le sud tant ce cas sentait fort la discrimination. 2 mois sans aucun revenu, pour un motif totalement infondé, il n’en fallait pas moins. Après avoir tenté de justifier l’attitude de ses collègues, notre interlocutrice n’a pas nié le manque de moyens dévolus à cette structure publique d’aide au retour à l’emploi, la surcharge de travail liée à la politique de radiations massives, (pardon, « de baisse des chiffres du chômage » !), et l’inadéquation des ressources et des formations avec certains cas, dont celui de M. X.

Nos appels, mails, fax et autre recommandé ont suffit à mettre la pression nécessaire et à rendre raison au Pole Emploi qui en date du 9 septembre a réintégré M. X dans leur fichier. La radiation est annulée, les droits rétroactifs, et les responsables d’agence contactés et « recadrés », dixit la direction nationale du Pôle emploi.

Ah mais !