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Edito

samedi 3 février 2001, par Didier Lestrade

Le 21 janvier 91, Act Up - New York organisait son “Day of Desperation”, une journée pendant laquelle le groupe entier se mobilisa pour dénoncer l’inaction du gouvernement américain en matière de lutte contre le sida. Une grande manifestation bloqua, en pleine heure de pointe, la plus grande gare de New York., Grand Central Station. Plusieurs groupes apparurent à divers endroits de la ville pour manifester sur des sujets précis. Pour le groupe activiste américain, cette journée d’actions fut la plus flamboyante de 1991.

Act Up-Paris a décidé que "sa" Journée du Désespoir aurait lieu le 4 avril prochain. Pour une fois, nous n’agirons pas pour proposer des solutions à l’épidémie du sida, comme nous le faisons à longueur d’année. Nous descendrons dans la rue pour montrer notre colère et notre désespoir. Tout simplement. Parce qu’après 11 ans d’épidémie, un seul antiviral est autorisé en France, l’AZT. Parce que Paris est aujourd’hui la capitale européenne du sida. Parce que nos amis meurent et que nous sommes fatigués de proposer à l’Agence Française de Lutte contre le Sida et à l’Agence Nationale de Recherches sur le Sida des solutions qu’ils ne veulent pas prendre en compte. Parce que, si vous connaissez au moins une personne séropositive, vous avez assez de raisons d’être inquiet pour son avenir.

Regardons les choses en face. Le gouvernement ne nous écoute pas. Il sous-estime sciemment le nombre des malades et des séropositifs afin de minimiser une épidémie qui touche directement des centaines de milliers de familles en France. Il faut montrer aux politiques que nous avons trop attendu. Il faut faire peur à la société dans laquelle nous vivons. Car nous n’aurons rien sans la pression et sans des actions d’éclat.

Le 4 avril, nous manifesterons l’après-midi mais, tout au long de la journée, une douzaine d’actions auront lieu à travers Paris, de 8 heures du matin jusqu’à minuit.

Le 1er décembre 91, 2000 personnes nous ont rejoints. Le 4 avril, soyez encore plus nombreux. L’épidémie de sida peut être stoppée, si des moyens sont consacrés à la lutte contre la maladie. Venez le dire avec nous au gouvernement, aux scientifiques et aux médias.