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Manifestation du 1er mai 2008

sida : le travail n’est pas une fête

mercredi 30 avril 2008

Comme chaque année depuis 15 ans, Act Up-Paris sera présente aux manifestations du 1er mai (à midi, Place des Fêtes, avec la CNT ; à 14 h 30, Place de la République derrière le cortège unitaire). Quelques semaines après notre participation à la marche du collectif Ni Pauvres Ni Soumis, nous profiterons de la « fête du travail » pour rappeler à quel point le monde de l’emploi est hostile aux personnes séropositives, et exiger un véritable revenu d’existence.

Discriminations

100% des employeurSEs interrogéEs par Aides déclare ne pas donner suite à un entretien d’embauche quand le ou la candidate évoque sa séropositivité. Le 30 mars 2008, en plein Sidaction, lors de l’émission Ripostes, la cheffe d’entreprise ultra-libérale Sophie de Menthon justifie ces discriminations au nom de la rentabilité de l’entreprise. Personne sur le plateau ne lui rappelle que de telles pratiques sont illégales.
Les discriminations sont la première réalité à laquelle doit faire face une personne séropositive comme le montrent toutes les études [1] sur le sujet . Les responsables politiques qui nous enjoignent de travailler et nous traitent de parasites quand nous bénéficions de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) savent parfaitement que les employeurSEs nous excluent, et contribuent aux discriminations dirigées à l’encontre des personnes séropositives.

Handicaps évolutifs et invisibles

Fatigue, douleurs, diarrhées, vomissements, faiblesses immunitaires, effets indésirables des traitements qui peuvent aller jusqu’à des troubles cardio-vasculaires, des troubles hépatiques graves : le VIH et les traitements provoquent nombre de handicaps, le plus souvent invisibles et évolutifs et parfois, mortels. Le monde du travail, déjà particulièrement mal adapté à la compensation des handicaps consolidés, refuse de prendre en compte ces handicaps spécifiques à une pathologie comme le VIH. Au lieu d’exiger de nous que nous nous adaptions au monde du travail, au péril de la santé, nous demandons à ce que le monde du travail s’adapte à notre état : temps partiel thérapeutique, choix d’un emploi du temps adapté, etc.

Un vrai revenu d’existence

Le monde du travail n’est donc pas la solution adaptée à la précarisation croissante des personnes séropositives. Seul un revenu d’existence, déconnecté des ressources liées à un emploi, peut assurer les fondements d’une vie de qualité. La mise en place d’un tel dispositif doit commencer par l’augmentation de l’AAH, bien au-delà des miettes accordées par Nicolas Sarkozy, au moins à hauteur du SMIC, et par son cumul possible avec des revenus liés à l’emploi.

Act Up-Paris a publié un dossier de presse sur ces questions à l’occasion de la Marche Ni Pauvre Ni Soumis.

Act Up-Paris exige :
 un véritable plan de lutte contre les discriminations dont sont victimes les séropositifVEs dans le monde du travail : formation et sensibilisation des employeurs, inversion de la charge de la preuve en cas de recours aux prud’hommes, mobilisation des syndicats sur le sujet ;
 une véritable adaptation du monde du travail aux handicaps, sans oublier les handicaps évolutifs et invisibles ;
 l’augmentation de l’AAH et des minima sociaux à hauteur du SMIC et son cumul avec un revenu lié à l’emploi ;
 la mise en place d’un véritable revenu d’existence déconnecté des ressources liées à l’emploi.


Nous participerons ce même 1er mai au rassemblement en mémoire de Brahim Bouarram, jeté à la Seine et tué le 1er mai 1995 par des sympathisants du Front National.


[1Enquête Vespa de l’ANRS, enquête de Sida Info Service 2005.