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Sénégal : luttez contre le sida, pas contre les homosexuels

avril 2008

A Dakar, des militants gays et des activistes gays de la lutte contre le sida sont réprimés et arrêtés. Les associations françaises expriment leur réprobation.

Le 4 février dernier, sept homosexuels sont arrêtés en l’espace d’un week-end, pouvait-on lire dans Nettali, le media internet sénégalais. A l’origine de ces arrestations : un dossier consacré à la pratique de l’homosexualité au Sénégal dans le magazine Icône. Ce Mag de la Jet-Set sénégalaise et de la diaspora africaine y présentait les photos d’un rassemblement festif homosexuel en 2007. L’atelier organisé par Aides à Bamako, du 28 janvier au 1er février dernier aurait également servi de creuset à la police : on y réfléchissait aussi sur les pratiques homosexuelles masculines et la prévention du VIH/sida en Afrique. Alors que les arrestations se sont multipliées depuis, seules dix personnes ont été libérées.

Ces événements amènent les associations à dénoncer le comportement schizophrène du gouvernement sénégalais. D’un côté, les pouvoirs publics sollicitent le financement de programme de prévention en direction de la communauté gay. Et des organismes internationaux comme le Fonds Mondial de lutte contre le sida le prennent en charge. De l’autre, ces mêmes autorités organisent une répression violente des pratiques homosexuelles. Selon l’article 3-913 du Code pénal sénégalais, la « relation contre-nature avec un individu de même sexe » est passible d’un à cinq ans de prison ferme, et d’une amende allant de 100 000 à 1 million de francs CFA (de 150 à 1500 euros).

Comment envisager une politique de santé publique efficace dans de telles conditions ? Et faut-il encore rappeler son urgence : le taux de prévalence du VIH/sida est de 21,5% pour la communauté gay contre 0,7% pour la population générale [1] au Sénégal.

Au nom du respect des droits humains et de l’urgence de la lutte à mener contre le sida au Sénégal, Aides, Sidaction et Act-Up Paris exigent la réforme du Code pénal sénégalais et l’abrogation immédiate des lois homophobes qui y sont inscrites.


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[1Source : Rapport ONUSIDA 2006, réalisé à partir de données étatiques.