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Procès Colette Chiland vs. Act Up-Paris

Quelle reconnaissance par la justice des discours transphobes

jeudi 3 avril 2008

Dans le cadre du procès intenté par la psychiatre Colette Chiland, la cour d’appel a confirmé aujourd’hui la condamnation pour diffamation et alourdi les dommages et intérêts.

Jérôme Martin, président d’Act Up-Paris à l’époque des faits, est donc condamné à 500 euros d’amende avec sursis. Les dommages et intérêts s’élèvent à 5000 euros (contre un euro en première instance).

Après ce procès, et dans l’attente de l’arrêt, des questions se posent : quelle place reste-t-il pour dénoncer les conséquences des violences transphobes - et notamment des violences verbales exercées par les psychiatres à l’encontre des trans ? Apparemment, la justice n’est pas prête à les reconnaître.

En juin 2005, Act Up-Paris diffusait un texte dénonçant les discours de la psychiatre Colette Chiland, experte auto-proclamée du « transsexualisme ». Elle avait alors porté plainte pour diffamation. Le président d’Act Up-Paris de l’époque, Jérôme Martin a été condamné le 28 juin 2007 pour diffamation (à 500 euros d’amende avec sursis et 1 euro de dommages et intérêts), en tant que représentant légal de l’association au moment des faits. Il a fait appel de cette décision. Aujourd’hui, la cour d’appel de Paris a confirmé le verdict en première instance et alourdi considérablement les dommages et intérêts.

PsychiatriséEs = discriminéEs = contaminéEs

Dans ce procès, la justice n’a pas reconnu les conséquences dramatiques des discours condescendants et méprisants des « experts psychiatres » envers les trans, discours dont sont plus qu’inspirés les protocoles hospitaliers publics tels qu’ils sont aujourd’hui appliqués en France.
Notre colère est aujourd’hui à la hauteur de la violence de cette psychiatrisation.

La psychiatrisation des trans a des conséquences directes en termes d’estime de soi pour les personnes concernées, ce qui ne les incite pas à se prévenir du VIH/sida et des autres IST. La classification de la trans’-identité à la liste des maladies mentales à l’OMS contribue à expliquer le nombre — très faible — de campagnes de prévention du VIH/sida spécifiquement conduites à destination des trans’.

Aujourd’hui, plus que jamais, Act Up-Paris exige des expertEs transphobes qu’ils et elles revoient une fois pour toute leur copie et qu’ils et elles prennent en compte l’impact de leurs discours.

Act Up-Paris exige :
 La suppression de la disphorie de genre de la liste des maladies mentales.
 La prise en compte effective de la transphobie par la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité (HALDE) et par la loi.
 L’abolition des protocoles hospitaliers tels qu’ils sont appliqués en France et la dépsychiatrisation de la question trans.