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Rentrée de la PDS

novembre 2006

La précarité dont les malades sont l’objet se transforme en misère sociale et psychologique, dans la plus grande indifférence des pouvoirs publics, et dans certains cas, de certaines structures associatives qui fonctionnent comme des entreprises archi-libérales, oubliant leur vocation première.

Depuis la rentrée du 6 septembre 2006, la permanence des droits sociaux (PDS) a conduit 71 entretiens en 5 après-midi, soit une moyenne de 14 personnes reçues par session. L’explosion des demandes d’aide émanant des malades n’est plus à confirmer. Sur une permanence qui normalement s’étend de 14h à 18h, nous sommes complets dès 15h30 et menons les entretiens jusqu’à 19h30, voire certaines fois jusqu’à 20h30.

Les sujets abordés lors de ces permanences sont les suivants :

A ce jour sur notre liste 42 dossiers de demande de logement sont en attente. Les revendications puissantes des membres d’Act Up à Jean Yves Mano face au peu de considération et d’attributions en 2005, suivies d’un récent changement d’interlocuteur, semblent porter leurs fruits. Cette année et à ce jour, Act Up a eu 11 propositions d’appartement dont certains baux sont en cours de signature. C’est peu, mais mieux qu’en 2005, et l’année n’est pas encore finie.

De nombreuxSES malades qui sont venuEs nous voir sont hébergéEs dans divers ACT ou hôtels sociaux comme Maavar, Arapej, le Village, Aurore Mijaos, etc. Ils/elles se retrouvent expulsésEs sans aucune autre solution de relogement. Les structures d’hébergement prétextent que leur état ne nécessite plus une prise en charge en ACT ou mettent en avant d’autres motifs comme « ne cherche pas activement un emploi » ou « ne cherche pas activement un logement dans le privé » etc. Les pressions que nous avons exercées sur certaines de ces structures ont permis de maintenir certainEs malades dans les lieux. Mais jusqu’à quand et dans quelles conditions ? D’autres sont venuEs nous voir trop tardivement, après avoir été expulséEs et se retrouvent alors SDF. Pourtant ils/elles ont un emploi et des revenus d’environ 1 100 euros par mois, mais pas de logement. D’autres, en AAH, sont désormais devenuEs SDF. Nous les inscrivons systématiquement dans le cadre de la PILS, mais il n’est pas difficile d’imaginer les difficultés que ces malades ont à tenir une observance correcte pour la prise de leurs traitements et l’état de détresse psychologique et de révolte dans lequel ils/elles se trouvent. Le nombre de malades en cours d’expulsion de leur logement privé ne cesse de croître (loyer trop élevé en fonction des nouvelles ressources, congé pour vente, etc.).

Par ailleurs, plusieurs malades sont venuEs nous voir avec des refus d’AAH et d’invalidité ce mois-ci. Nous sommes en colère de ne pouvoir les aider. Ainsi M. X ,VIH et diabétique avec des problèmes cardiaques et une hospitalisation il y a moins de 6 mois. Il est en recours au tribunal, on ne peut donc rien faire. Ou M. Y qui a un emploi mais dort dans un parking faute de logement.

Plusieurs assistantEs sociaux/sociales ont lancé des recours auprès du tribunal de contentieux et de l’incapacité pour contester la décision de la MDPH. Mais cela a pour effet de bloquer les dossiers ; et dès lors, qu’une requête est enregistrée au greffe, plus rien ne peut être intenté tant que le tribunal n’a pas statué, ce qui peut prendre 2 ans. De plus, des examens complémentaires, souvent chers, peuvent être ordonnés par le tribunal, examens non remboursés car prescrits dans le cadre d’une action judiciaire contentieuse et non dans le cadre d’examens de routine ou de contrôle.

Par expérience, nous savons que ces malades ont été mal orientéEs. Depuis sa création, la PDS n’a fait qu’un seul recours au tribunal, et parce que nous l’avions hérité d’une autre association. Nous avons gagné. Ce n’est pas une démarche que nous voulons engager au vu des conséquences en termes de temps, de délais supplémentaires et de gel des situations qui alors deviennent vite inextricables. En cas de refus d’AAH, il vaut mieux attendre deux mois, et refaire une demande plus détaillée.

Des études révèlent que certainEs séropositifVEs traitéEs souhaitent reprendre une activité professionnelle ou bénévole, que les MDPH s’activent déjà sur le sort de touTEs ces malades et même des autres. Mais que font les MDPH des nombreuxSES malades qui ne sont pas en état d’avoir une activité à cause de leur état physique et/ou psychologique ?

Une fracture de plus se creuse et de nombreuxSES malades sont désormais simplement laisséEs sur le bord de la route dans la plus grande indifférence.