Les brochures honteuses de la DGS

En juin dernier, ces organismes sortent deux romans-photos de prévention, l’un “ grand public ”, comprenez purement hétérosexuel, niais et pudibond à souhait, qui bénéficie d’une large diffusion dans les médias grand public ; l’autre, destiné aux homosexuels, déclinant toutes les situations à risque liés aux rapports homosexuels, qui voit sa distribution cantonnée à la presse “ de charme ” homo, aux établissements gais et aux associations, dont Act Up.

En septembre, nous recevons un courrier de la division sida et du CFES : tout en reconnaissant qu’une simple diffusion de la brochure dans le milieu homo est insuffisante, les administrations incitent les associations à en limiter la diffusion aux seules “ personnes concernées ” - sans d’ailleurs donner aucun critère de sélection.

Les pouvoirs publics ont préférés céder aux pressions morales et politiques et limiter la diffusion de ce document de prévention tout en sachant pertinemment que la majorité des personnes concernées, en particulier les jeunes, n’y auraient pas accès.

“ les mineurs ne doivent surtout pas avoir accès à cette brochure ! ”

La Division sida adopte profil bas face à un article du Figaro qui condamnait violemment la brochure et les pratiques sexuelles qui y sont montrées ; Elle n’apporte aucune réponse aux propos du maire du Grau-du-Roi, qui, cet été, avait estimé que le matériel de prévention financé par la DGS était une incitation à la débauche et à la pédophilie.

En cédant aux pressions la DGS condamne elle-même l’efficacité de cette campagne, décrédibilise son action et cautionne tout les discours contre la prévention ciblée.
Act Up-Paris réaffirme la nécessité de campagnes de prévention ciblées vers les gays, mais aussi vers les toxicos, les prostituéEs, les femmes, les étrangers, les détenus, les précaires, etc., et fera tout pour que leur diffusion soit la plus large possible.