Relapse : Welcome

Aujourd’hui, le sida menace à nouveau de ravager notre communauté. Les chiffres de l’enquête « Presse gay 2001 » de l’INVS, l’explosion de la syphilis et des gonococcies, le ralentissement de la diminution des nouveaux cas de sida l’ont prouvé : il y a un relâchement des comportements de prévention face au sida chez les gays. Bien sûr, on peut toujours dire que la situation est similaire ou pire chez les hétéros. Mais ce n’est pas ce constat qui va servir à grand chose pour inverser la tendance chez les pédés.

Qu’attendons-nous pour réagir ? Qu’une épidémie qui a déjà tué plus de 25 000 d’entre nous continue à nous décimer ? Aujourd’hui, nous savons tous que le sida continue de tuer. Nous devrions tous connaître les contraintes particulièrement lourdes des traitements antirétroviraux, leur efficacité provisoire, leurs effets secondaires qui ruinent notre quotidien, celui de nos amis ou de nos amants.
Nous ne pouvons plus continuer à nier cette réalité. Il est temps de nous mobiliser à nouveau : pour exiger des campagnes de prévention ciblées dans les médias grand public et des messages qui s’adressent notamment aux séropositifs ; pour informer les plus jeunes d’entre nous, qui n’ont pas connu les années les plus noires du sida, sur les dangers toujours actuels du VIH.

Nous devons surtout nous remobiliser pour les personnes séropositives. La communauté oublie trop facilement qu’elle est aussi faite de personnes atteintes par le VIH. Elle doit être un soutien aux pédés séropos. Il nous faut reconstituer les lieux de rencontres, de discussions, d’autosupport, bref les espaces de paroles où les séropos pourraient s’exprimer et vivre.

Oui, nous devons tous nous mobiliser. Et être exemplaires dans nos pratiques sexuelles. Être safe, c’est-à-dire avoir une sexualité joyeuse, libre et responsable. Être safe, sex, queen.