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Christian Vanneste condamné

L’impact des injures homophobes commence à être reconnu

mardi 24 janvier 2006

Christian Vanneste a été condamné pour "injures en raison de l’orientation
sexuelle" à payer une amende de 3000 euros et à verser 3000 euros à chacune
des trois associations qui s’étaient portées partie civile (2000 euros de
dommages et intérêts et 1000 euros pour les frais d’avocats) ainsi qu’à la
publication judiciaire de cette condamnation dans Le Monde, La Voix du Nord
et L’Express. C’est la première fois que cette nouvelle disposition de la
loi sur la liberté de la presse, mise en place grâce à la loi du 30 décembre
2004, est appliquée.

Act Up-Paris, qui, avec le SNEG et SOS Homophobie, avait porté plainte
contre le député UMP, se félicite de ce jugement. Nous nous félicitons de
même que le tribunal n’ait pas suivi le système de défense du député, qui
consistait simplement à remettre en cause la loi du 30 décembre 2004 ; et à
assurer qu’il n’y avait pas injure dans ses propos car il ne parle pas de "
personnes " mais de " comportement homosexuel ". Nous nous gardons de tout
triomphalisme : nous savons que la décision peut changer en cas d’appel du
député.

Si nous demandons à ce qu’il n’y ait plus d’impunité pour les injures
homophobes, c’est bien qu’elles ont un impact extrême dans nos vies et sur
l’ensemble de la société, surtout quand elles sont tenues par une
personnalité publique, élue de la République, de surcroît. En nous traitant
d’inférieurEs, de " menace pour la survie de l’humanité " ou de " sectaires
", des gens comme Christian Vanneste légitiment les discriminations et les
agressions à notre égard ; ils entretiennent un contexte homophobe qui
nourrit le mépris de soi, la sursuicidalité chez les gays ; enfin, ils
excluent nos revendications légitimes du débat démocratique.

La société, avec ce jugement, commence enfin à reconnaître les conséquences
dramatiques de l’homophobie, quand elle se manifeste par des injures. Il est
temps maintenant que les politiques en tiennent compte. Il est urgent,
au-delà de la nécessaire répression de ces propos de mettre en place une
politique de prévention de l’homophobie ambitieuse et cohérente.