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Edito

jeudi 1er décembre 2005, par Jérôme Martin

Dans la lutte contre le sida, l’indifférence, le fatalisme ou le cynisme sont nos pires ennemis. Avec ce numéro spécial d’Action pour le 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida, nous voulons alerter, une nouvelle fois, sur la situation catastrophique dans laquelle se retrouvent les séropositifVEs. Droits sociaux en berne, évolution dramatique de la mortalité, démantèlement des structures de dépistage, criminalisation des malades, effets secondaires des traitements, conséquences catastrophiques de la coinfection avec les hépatites virales, pression sécuritaire toujours plus forte sur les étrangèrEs, les détenuEs, les usagèrEs de drogues, les prostituéEs, baisse des financements internationaux et échec de l’initiative de l’OMS de mettre 3 millions de personnes sous traitement avant la fin de l’année... Jamais depuis l’arrivée des multithérapies, nous n’avons eu autant de combats à mener.

Et jamais nos moyens n’ont été aussi réduits. Les subventions, notamment celles de l’industrie pharmaceutique, ne cessent de baisser, alors que nous devons faire face à de nouveaux frais. Cette année, nous avons dû débourser près de 15 000 euros sur nos fonds propres pour répondre aux agressions judiciaires dont nous sommes victimes. La dernière en date est celle de Pierre Jacquin, recteur de Notre-Dame. Sa plainte, calomnieuse, au pénal, pour « violences volontaires » déposée après le mariage de deux femmes dans la cathédrale le 5 juin dernier a été classée sans suite. Il tente à nouveau
sa chance au civil et nous demande réparation pour avoir atteint à la liberté de culte et à son autorité (il n’était pas présent pendant le mariage). De nouveaux frais en perspective, pour faire face aux mensonges d’un homme d’Église, repris par des hommes politiques de la droite la plus rance.

Conséquence : nous sommes obligéEs de prendre des mesures de restriction budgétaire. Le format réduit de ce numéro en est la preuve.

Ne pas se décourager. L’endurance est notre premier devoir. On sait que cette droite, si extrême, ne recule que face à une résistance soutenue. Et des succès de mobilisation autour de nous nous redonnent du courage : ainsi, celle, impeccable, du réseau Éducation sans frontières, qui a empêché l’expulsion de élèves sans-papièrEs et qui a contraint N. Sarkozy à changer, provisoirement, de tactique.

Dans la lutte contre le sida, face à une droite aussi atroce, l’indifférence, le cynisme ou le fatalisme blasé sont nos pires ennemis. Et vous, que faites-vous contre le sida ?


Nous étions deux millions le 1er mai 2002 à protester contre le Front national. Aujourd’hui, face aux émeutes des banlieues, gouvernement et majorité rivalisent de racisme et de xénophobie. Ils et elles appliquent sciemment la politique du Front national - pour preuve l’État d’urgence, le démantèlement de l’AME ou les expulsions d’étrangèrEs régulièrEs « émeutiers ». Pourquoi ne sommes-nous pas au moins deux millions à manifester contre un gouvernement dont le Garde des sceaux ose dire devant des procureurEs qu’il faut adresser un message clair « aux Français d’une part, et aux délinquants d’autre part » ? Que faut-il pour que nous soyons plus nombreuSESx à lutter ?