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mariage symbolique à Notre-Dame de Paris

Un prêtre porte plainte contre Act Up-Paris

mercredi 26 octobre 2005

Patrick Jacquin intente une action au civil contre Act Up-Paris et certainEs de ses militantEs (dont les deux mariées). Après avoir échoué dans une procédure au pénal, l’archiprêtre de Notre-Dame entend faire valoir le « préjudice » que lui aurait fait subir le mariage symbolique que nous avons organisé le 5 juin dans la cathédrale. Nous aurions atteint à « la liberté religieuse, le libre exercice du culte et l’affectation cultuelle » de Notre-Dame. Il demande un euro de dommages et intérêts et 10 000 euros pour la publication de la décision judiciaire dans la presse.

Rappelons que nous n’avons pas interrompu l’exercice du culte. AucunE croyantE n’a été interpelléE. Nous n’avons pas cherché à « bafouer » la religion ou porter atteinte à la liberté religieuse ou l’exercice du culte. Notre action dénonçait l’opposition de l’Eglise à l’égalité des droits entre homos et hétéros, protester contre le lobby national et international qu’elle mène sur cette question ainsi que son opposition au préservatif. Patrick Jacquin veut faire passer un mariage homosexuel pour une atteinte à la religion, et préjudice « pour touTEs les croyantEs ». Il estime donc qu’un mariage homosexuel et un baiser entre deux femmes à Notre-Dame sont autant d’insultes aux catholiques. C’est bien le problème que nous posons. Notons par ailleurs que les motifs de la plainte sont identiques aux attaques publiques de responsables politiques comme Claude Goasguen ou Nicolas Sarkozy [1].

Cette nouvelle démarche juridique du prêtre est une preuve du bien fondé de notre action : en ce sens, sa plainte vaut tous les communiqués que nous pourrions envoyer.


[1Le ministre de l’Intérieur avait déclaré le 18 juin dernier devant des membres de l’UMP que la religion catholique avait été « bafouée » par notre action. C. Goasguen, dans une question écrite au gouvernement (21/06/05), a déclaré : « l’État ne peut tolérer une atteinte au principe fondamental inscrit dans notre Constitution qu’est la liberté religieuse, ainsi qu’au libre exercice du culte qui en découle. Une action forte doit donc être entreprise au nom de l’intérêt général, afin que la foi de millions de nos concitoyens, choqués par de telles pratiques, ne soit pas publiquement bafouée en toute impunité. »