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Edito

mercredi 1er octobre 2003, par Jérôme Martin

Jean-Pierre Raffarin n’aime pas les malades du sida.

 En diminuant de 10 % les budgets de l’ANRS, il indique qu’il se moque de l’avenir de la recherche et du sort des malades - de nouveaux essais, pourtant indispensables, ne pourront pas être engagés.
 En augmentant le forfait hospitalier, il accroît les frais de santé des malades précaires bénéficiaires de l’Allocation adulte handicapé (AAH) qui ne disposent pas d’une CMU complémentaire gratuite.
 L’Aide médicale de l’Etat (AME), dont bénéficient les sans-papièrEs est toujours dans le collimateur de son gouvernement.
 Jean-Pierre Raffarin réforme enfin l’Affection longue durée (ALD), qui permet le remboursement intégral des soins des séropositifVEs. Le Premier ministre s’est en effet rendu compte, après de longues études, que les personnes âgées et les malades consommaient plus de médicaments que les jeunes en bonne santé. Et que les personnes TRES malades consommaient BEAUCOUP de médicaments et allaient SOUVENT à l’hôpital. Ils/elles coûtent trop cher, il faut donc faire payer aux séropositifVEs les soins trop longtemps couverts par le 100 % de l’ALD.
 Bien sûr, pour faire des économies à la Sécu, le Premier ministre pourrait exiger de l’industrie pharmaceutique une diminution du prix des médicaments. Mais Jean-Pierre Raffarin est de droite, faire payer les pauvres est chez lui une seconde nature.
 Nous sommes séropositifVEs, nous sommes de gauche et nous sommes précaires. Autant dire que nous n’aimons pas beaucoup Jean-Pierre Raffarin et que nous ne le laisserons pas agir. Nous ne partons pas nous battre contre le projet social de Jean-Pierre Raffarin la fleur au fusil et le coeur gonflé d’optimisme.
 Depuis le printemps, touTEs celles et ceux qui se sont opposéEs aux réformes, les profs, les intermittentEs du spectacle, les associations de défense des droits des étrangèrEs, se sont heurtéEs à un mur et n’ont pour ainsi dire rien obtenu.
 Mais le plus sûr moyen de ne rien obtenir serait de ne pas bouger. Se battre à Act Up est une nécessité : il en va de nos santés et de nos vies. Nous continuerons à lutter, à résister comme nous pouvons face au démantèlement de nos droits et du système de santé. Mais nous tâcherons aussi de reprendre l’initiative et d’obtenir des avancées en matière de lutte contre le sida - à commencer par des campagnes de prévention, visibles et permanentes.
 Ces combats, nous les mènerons avec colère, détermination et aussi avec beaucoup d’amour, de générosité pour touTEs celles et ceux auxquelLEs le gouvernement s’attaque.

Le dossier contenu dans ce numéro vous présente Act Up-Paris, son mode de fonctionnement ainsi que ses combats, passés et à venir.

Rejoignez-nous. La Réunion Hebdomadaire vous attend.


L’Assemblée Générale d’Act Up-Paris s’est tenue le dimanche 28 septembre.

J’ai été élu président.
Vincent Bourseul a été élu trésorier, Michel Celse secrétaire général, Cédric Govaere secrétaire général adjoint.
Ont été éluEs vice-présidentEs : Elise Bourgeois-Fisson, Sylvain Dambrine, Hugues Fischer, Chloë Forette, Xavier Héraud, Charles Roncier.

Cette équipe travaillera 6 mois : à la fin mars, nous convoquerons une Assemblée Générale Extraordinaire. Il s’agit pour nous, par le biais de ce mandat de transition, de faire correspondre l’exercice annuel d’Act Up-Paris à l’année civile.