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Le Parti socialiste doit cesser d’ignorer les trans’

mardi 14 février 2006

Aujourd’hui une dizaine de militantEs trans’ d’Act Up-Paris et du Groupe Activiste Trans’ ont investi et occupé les locaux du PS, rue de Solférino à Paris. Ils entendaient manifester leur colère face à la surdité du principal parti d’opposition concernant la situation des trans’ en France. L’Espagne de Zapatero et l’Allemagne de Schroeder ont su faire avancer leurs législations. Pourquoi le PS français se montre-t-il incapable de comprendre la réalité de nos vies ?

À plusieurs reprises, nous avons interpellé le PS afin qu’il prenne position sur les revendications de la communauté trans’. Depuis la fin de l’été dernier, nous avons tout fait pour améliorer la compréhension des enjeux par Adeline Hazan, chargée des Droits de l’Homme au PS. Mais celle-ci semble absolument dépassée et donc peu encline à mettre en œuvre une véritable réflexion au sein de son parti.

Nous exigeons encore et toujours :
 La dépsychiatrisation immédiate des trans’ et le libre choix de nos médecins dans le cadre d’un protocole de soins individuel respectueux de l’identité de la personne ;
 Le droit à l’autodiagnostic incluant l’arrêt immédiat des pseudo-protocoles instituant une maltraitance théorique de la part de psychiatres incompétents. La prise en charge par la Sécurité Sociale des opérations dans l’Union Européenne (E112) et hors UE ;
 Une adaptation des dispositifs juridiques et administratifs dans la période transitoire ne nous condamnant ainsi plus à la clandestinité. Le changement immédiat d’état civil avec ou sans opération ;
 La régularisation des personnes trans’ étrangèrEs menacéEs dans leur pays d’origine ;
 La réalisation d’études épidémiologiques pour enfin connaître la réalité du sida parmi les trans’ et la réalisation d’études sur les interactions entre les traitements VIH et les traitements hormonaux.

Ces revendications communes à toutes les personnes trans’ ont été honorées en Allemagne et en Espagne sous l’impulsion des partis de gauche. En France, si le PS semble s’être engagé en faveur du mariage des couples de même sexe (avec quel retard et quelle discrétion...), il semble toujours très loin des enjeux concernant les trans’. Pire, lors des rendez-vous avec Adeline Hazan, ce sont de purs arguments d’arrière-garde qui nous ont été servis. On retiendra celui selon lequel le changement de sexe sans opération constituerait « une porte de sortie pour les malfrats désirant changer d’identité » ...

Est-il normal que nous ayons encore à expliquer :
 qu’il n’est pas dans les habitudes des bandits en cavale de passer par l’état civil ?
 que les hormonothérapies n’ont rien d’un traitement bénin et que celui ou celle qui s’y engage va modifier son identité en profondeur ?
 que cette « non-conformité » de nos papiers avec notre apparence physique nous accule à une forme invivable de clandestinité et que celle-ci est la principale cause des discriminations que nous subissons à l’école comme dans l’accès au travail, au logement, à la santé, à la prévention ?

Le 1er octobre 2005, a eu lieu l’Existrans’, la marche de la fierté trans’. Suite à cette manifestation, la commission trans’ d’Act Up-Paris avait envoyé aux différents partis politiques un questionnaire reprenant les revendications actées lors de l’AG des trans’ du 30 septembre 2005 par l’ensemble des associations trans’ de France. Les Verts, la LCR et le PRG ont répondu à ce questionnaire et soutiennent nos demandes. À ce jour, le Parti socialiste, malgré plusieurs rendez-vous et nos demandes insistantes, n’a toujours pas su nous répondre.

Nous exigeons que le PS :
 réponde à nos revendications en s’inspirant de ses homologues européens et les inscrive dans son programme en vue des élections de 2007 ;
 redevienne un parti de progrès sur les question de société.