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Au DEEP, la vie d’un pédé ne vaut pas trois centimes

samedi 9 octobre 2004

Vendredi 8 octobre, une quinzaine de militants d’Act Up-Paris ont zappé le Deep. Déployant une banderole sur laquelle on pouvait lire « Chaudasses en colère », ils ont scandé les slogans « Le sida c’est maintenant, prévention c’est urgent » ou « Allons, allons, allons baiser ailleurs ». Comme d’autres établissements de sexe, backrooms ou sanas, le Deep n’assure pas, ou n’assure plus sa mission de prévention.

Anciennement l’Arène, anciennement la Station, le Deep est toujours tenu par le même propriétaire, qui a un temps été signataire de la charte de responsabilité mise en place par Aides, Act Up, Sida Info Service et le Syndicat national des entreprises gaies (Sneg). Ce même propriétaire prétexte le changement de nom de son établissement et les travaux qu’il entreprend pour justifier l’arrêt de la mise à disposition du matériel de prévention.

Il y a 15 jours, le Deep recevait une lettre du comité de suivi de la Charte de responsabilité, lui signifiant son exclusion de la charte, étant donné les pratiques actuelles du propriétaire en matière de prévention. Ce dernier avait alors promis une amélioration. Or, si nous avons constaté des améliorations en matière d’hygiène et d’éclairage, le Deep ne respecte toujours pas un des points essentiels de la Charte : la mise à disposition effective de capotes dans les lieux de sexe.

En tant qu’usagers de ces saunas et backrooms, nous intervenons afin de dénoncer la logique marchande de ces patrons qui refusent de mettre à disposition des capotes dans les parcours de sexe. Ces établissements ont la possibilité de se fournir auprès du SNEG à trois centimes la capote. Entre ces trois centimes et la vie d’un pédé, ils ont choisi. Qu’ils répondent aujourd’hui de ce choix.

Trois minutes après notre action, nous recevions l’appel du patron du Deep qui nous promettait la mise à disposition effective de capotes. Pourquoi devons-nous avoir encore recours à ce genre d’action pour obtenir ce qu’il y a de plus normal : le droit de baiser safe dans des établissements où nous payons pour entrer ?