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Edito

samedi 9 octobre 2004

Suite à la diffusion de l’invitation à la Réunion Publique d’Information (RéPI) « VHB chez les PD », nous avons reçu quelques réactions parfois indignées, ou pleines d’étonnement et d’incompréhension. Au vu du contenu de ces réactions, il nous semble important de préciser quelques points.

La formulation « PD » a semble-t-il choqué. Faut-il rappeler que, association issue de la communauté homosexuelle, nous connaissons, quotidiennement, le poids et les effets d’une injure. Il se trouve que la réappropriation de l’insulte par les personnes qu’elle vise a une efficacité pratique et politique certaine, Act Up-Paris l’utilise depuis sa naissance. En ce sens, le terme « PD » n’est pas qu’autorisé, comme certainEs l’affirment avec condescendance, aux seuls « cercles restreints d’homosexuels masculins ». Condamner l’usage de ce terme par une association issue de la communauté gay, c’est se tromper de cible dans le combat contre l’homophobie. Nous avons été de plus accusés de sectarisme. Cette réunion d’information et de prévention cible une population particulière, les gays, dont l’épidémiologie montre qu’ils sont particulièrement exposés au VHB. Curieuse conception du sectarisme. Aborder le VHB seul, et pas le VHC, serait-ce du sectarisme ? Organiser une RéPI sur les spécificités des femmes ou des enfants face au VIH, ou encore aborder les problèmes propres aux usagers de drogues séropositifs, serait-ce du sectarisme ? Nous exigeons des pouvoirs publics des campagnes d’information et de prévention ciblée, et ce depuis la création d’Act Up. Pourquoi devrions-nous faire autre chose que ce que nous réclamons de la part de l’Etat ?

Une clinicienne renommée de l’AP-HP nous a fait part de son intention de ne pas diffuser cette invitation. Il est regrettable que son refus de mettre à disposition des personnes atteintes l’annonce d’une réunion d’information produite par des malades, pour des malades. Ni le sujet de cette RéPI, ni les intervenants ne sont condamnables sur le plan scientifique.

Au vu de l’ensemble des RéPI qu’Act Up-Paris a organisées, la qualité des thèmes abordés et des intervenants est incontestable, de même que l’intérêt qu’elles suscitent chez les personnes vivant avec le VIH. Nous rappelons par ailleurs que ces réunions sont organisées par la commission Traitements et Recherche d’Act Up, pour l’essentiel des personnes séropositives, qui définissent les sujets, choisissent les intervenants, modèrent les débats et suscitent des prises de parole, des questions ou des témoignages de la part des malades présents dans la salle. Ce format inédit a largement fait ses preuves. Le thème de cette 48ème RéPI correspond à une actualité préoccupante et méritait toute la publicité possible. Il ne reste plus qu’à espérer que les personnes consultant dans son service, qui pouvaient être concernées, aient trouvé l’information ailleurs.