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primstop [ANRS 100]

vendredi 2 avril 2004

Evaluation d’un traitement antirétroviral puissant avec interruptions séquentielles programmées (IPS) de traitement chez des personnes présentant une primo-infection symptomatique à VIH.

Cet essai publié dans Protocoles n°14, évalue un traitement antirétroviral puissant avec interruptions séquentielles programmées (IPS) de traitement chez des personnes présentant une primo-infection symptomatique à VIH.
Débuté en mai 2000, il a inclu 29 participantEs 26 ont été suiviEs jusqu’à la fin de l’essai. La durée était de 108 semaines. Les résultats viennent d’être publiés, en février 2004, à la Conférence américaine sur l’infection à VIH de San Francisco, (lire Retour de la CROI).

Rappelons que le but de cet essai était de savoir si une « stratégie de traitement comprenant des périodes d’interruption programmée chez des
personnes en phase de primo-infection symptomatique, dont on attendait une stimulation des défenses immunitaires propres de l’organisme contre le VIH » pouvait permettre un contrôle de la réplication du virus par le système immunitaire seul, après l’arrêt d’un traitement puissant (Zérit® + Videx® + Viracept®) associé à de l’hydroxyurée. Ce traitement était administré pendant 18 mois et comportait donc des interruptions séquentielles programmées.

Résultats : l’hydroxyurée a entraîné des effets intolérables graves chez certainEs participantEs. Seulement un tiers des participantEs, soit 10 personnes, ont pu poursuivre ce traitement pendant toute la période prévue. Aucune d’entre elles n’a pour autant obtenu une meilleure réponse virologique.
Parmi les participantEs gardant une charge virale inférieure à 1000 copies/ml, 6 mois après l’arrêt du traitement, les résultats des femmes sont meilleurs que ceux des hommes, c’est-à-dire que leur charge virale reste basse plus longtemps. Les autres critères étudiés : âge, CD4, qualité de la réponse immunologique, n’ont pas été associés au succès virologique, avec ou sans hydroxyurée. Des mutations de résistance au Viracept® sont apparues dans 11,5 % des cas.

Conclusion : l’intérêt d’une stratégie thérapeutique comportant de l’hydroxyurée et des interruptions séquentielles programmées chez des personnes présentant une primo-infection symptomatique et traitées précocément n’a pas été confirmé. Un contrôle parfait de la charge virale, c’est-à-dire l’indétectabilité, 6 mois après l’arrêt du traitement, n’était toujours pas obtenu. De plus des virus résistants ont été sélectionnés chez 3 des 26 participantEs qui ont été suiviEs jusquà la fin de l’essai.