Accueil > Prévention > Au KELLER, la vie d’un pédé ne vaut pas trois centimes

Au KELLER, la vie d’un pédé ne vaut pas trois centimes

lundi 1er décembre 2003

Samedi 29 novembre au soir, une quarantaine de militants d’Act Up-Paris ont zappé le Keller. En effet, cette boîte à cul pédé ne fait pas d’efforts en matière de prévention et d’hygiène. Nous sommes en colère parce que malgré tant d’années de lutte contre le sida, cet établissement n’est toujours pas capable de faire le minimum : offrir des capotes et du gel à ses clients.

Alors que nous manifestions devant son établissement, un employé du Keller est sorti pour nous et nous a menacé avec une pelle. Il nous a ensuite jeté des préservatifs et des glaçons, avant de s’en prendre à notre banderole. La violence a malgré tout pu être contenue grâce au respect des consignes de sécurité et de calme par les militants d’Act up.

Le Keller n’est par ailleurs pas le premier établissement que nous zappons. Nous avons déjà fait une action devant le Full Metal la semaine dernière. D’autres boîtes sont également concernées et savent ce qu’elles risquent. Nous leur demandons pourtant juste de respecter les consignes d’hygiène etde prévention qui sont inclues dans la charte de responsabilité mise enplace par Aides, Act Up, Sida Info Service et le Syndicat national des entreprises gaies (Sneg), qu’ils soient signataires ou non de celle-ci ­ Le Keller est signataire, le Full Metal ne l’est pas.

Comment certains patrons peuvent-ils encore ignorer la prévention quand notre communauté a tant souffert et alors que nous devons toujours nous battre pour vivre avec le sida ?

En tant qu’usagers de ces saunas et backrooms, nous intervenons afin de dénoncer la logique marchande de ces patrons qui refusent de distribuer des capotes. Ces établissements ont la possibilité de se fournir auprès du SNEG à trois centimes la capote. Entre ces trois centimes et la vie d¹un pédé, ils ont choisi. Qu’ils répondent aujourd’hui de ce choix.

Nous avons décidé de ne plus les laisser tranquilles. Nous ne nous arrêterons que lorsqu’ils feront enfin leur travail d’acteurs de prévention.