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Cinq mois après la canicule, Mattéi de nouveau sur le banc des accusés

dimanche 14 décembre 2003

Un médecin, Jean Doubovetzky, rejoint par le COMEDE (Comité Médical pour les Exilés), porte plainte contre Jean-François Mattéi devant le Conseil de l’Ordre des Médecins, pour son inaction et sa complicité face au démantèlement de l’Aide Médicale d’Etat (AME). Act Up-Paris a choisi de soutenir cette démarche.

Depuis un an, le gouvernement ne cesse de s’en prendre à l’AME, et de restreindre encore plus l’accès aux soins des sans-papierEs. L’article 57 de la loi de finances rectificative pour 2002 avait déjà introduit un ticket modérateur à la charge des bénéficiaires. C’est maintenant l’article 49 du projet de loi de finances rectificative pour 2003, actuellement examiné au Parlement, qui réduit les critères d’accès à l’AME (suppression de l’admission immédiate, limitation des soins pris en charge, etc.), et poursuit le démantèlement de ce dispositif qui permettait aux sans-papierEs d’avoir accès à des soins gratuits.

Jean-François Mattéi, médecin et ministre de la Santé, refuse de prendre position contre ces mesures, qui auront pourtant des conséquences dramatiques en termes de santé individuelle comme de santé publique. Pourtant, Jean-François Mattéi est médecin. Il sait que ces mesures empêcheront également les médecins d’exercer conformément à leurs devoirs déontologiques (obligation de soins, non-discrimination, engagement pour la santé publique, etc.). C’est au titre de ces manquements graves au Code de déontologie médicale que Jean Doubovetzky a décidé de porter plainte contre Jean-François Mattéi devant le Conseil de l’Ordre des Médecins. Par son silence, Jean-François Mattéi cautionne l’exclusion des sans-papierEs et des plus précaires du système de santé. Puisque, en voulant faire des économies sur le dos de la santé des sans-papierEs, il s’agit de leur rendre payants des soins gratuits pour le reste de la population, on doit donc conclure qu’il assume l’application de la préférence nationale au système de santé. C’est pour toutes ces raisons qu’Act Up-Paris a choisi de relayer la démarche de Jean Doubovetzky.

Act Up-Paris exige :
 l’abrogation de l’art. 57 de la loi de finances rectificative pour 2002 et de l’art. 49 du projet de loi de finances rectificative pour 2003 ;
 la régularisation de touTEs les sans-papierEs et leur intégration à la Couverture Maladie Universelle ;
 un véritable Ministère de la Santé.