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étude rétrospective

cna 30032 [glaxosmithkline]

samedi 22 mars 2003

Etude rétrospective des polymorphismes génétiques chez des sujets infectés par le VIH ayant développé ou non une hypersensibilité après traitement par l’abacavir.

à qui s’adresse cet essai ?

A des personnes âgées de plus de 18 ans, ayant reçu de l’abacavir au cours de leur traitement antirétroviral et ayant développé une réaction d’hypersensibilité à ce produit dans les 6 premières semaines de traitement. Ceci inclut les personnes participant actuellement à un essai où ils peuvent recevoir de l’abacavir.

L’étude recrute aussi, en nombre égal au précédent, des personnes dans les mêmes conditions, mais n’ayant pas développé de réaction d’hypersensibilité, afin de pouvoir faire la comparaison entre les deux groupes.

commentaire

Il s’agit d’un essai international proposé par l’industrie pharmaceutique.

Un certain nombre de médicaments utilisés contre le VIH ont pour effet indésirable de déclencher des réactions d’hypersensibilité se traduisant essentiellement par de la fièvre, des éruptions cutanées et des nausées, vomissements, diarrhées ou douleurs abdominales, mais parfois par des problèmes plus graves.

Le cas étudié ici est celui de l’abacavir, un analogue nucléosidique présent dans deux produits du marché : Ziagen® et Trizivir®. Dans les études cliniques, environ 5% des personnes prenant cet antiviral ont développé une telle réaction, qui s’est avérée fatale dans quelques cas. Cette réaction peut survenir n’importe quand au cours du traitement, mais dans la plupart des cas elle se produit pendant les 6 premières semaines.

L’expérience a montré que la seule solution est d’arrêter le produit immédiatement et de ne plus jamais exposer le patient à cette molécule. Les recherches menées depuis que ce produit existe ont permis de comprendre en partie les raisons de ces inquiétantes difficultés. Le laboratoire engage donc cette étude afin de comprendre si des variations génétiques sont responsables de cette intolérance. Autrement dit, les personnes intolérantes présenteraient-elles des différences génétiques responsables de leurs réactions face aux composés du métabolisme de l’abacavir, qui expliqueraient ces réactions ? Il s’agirait d’une sorte d’intoxication au produit chez ceux qui n’ont pas exactement les mêmes mécanismes d’élimination que la majorité de la population.

Deux études ont déjà été publiées sur cette question, dont une du laboratoire GlaxoSmithKline. Devant le réel danger présenté par le produit, l’EMEA (Agence européenne du médicament) a demandé au laboratoire de mener cette étude et de rendre des conclusions dans un délai réglementaire.

C’est pourquoi le protocole de cet essai précise dans sa conclusion : « A terme, le résultat pourrait être la sécurisation de la prescription de cet antirétroviral sous couvert d’un test pré-thérapeutique simple ». Souhaitons qu’il en soit ainsi et que cet objectif très « relativisé » soit réellement concrétisé et recommandé en cas de succès de cette étude.

quel est l’objectif de cet essai ?

Déterminer s’il existe chez les personnes ayant eu une réaction d’hypersensibilité à l’abacavir des variations génétiques permettant d’expliquer ces réactions, voire de les prévoir.

comment se déroule l’essai ?

Cette étude est assez simple pour les participants : il s’agit simplement d’une prise de sang exécutée à des fins d’analyse génétique.

Ces échantillons subiront ensuite une analyse détaillée, principalement sur les zones qui concernent le métabolisme de l’abacavir mais aussi plus large. En effet, si certains mécanismes pouvant conduire à des réactions dangereuses à ce médicament sont identifiés, l’étude veut aussi pouvoir discerner d’autres causes possibles basées sur la variation génétique. L’essentiel de l’étude consiste ensuite à bâtir des arbres de comparaison de manière à tirer les conclusions avec la plus grande rigueur scientifique.

inclusions terminées

400 patients dans le groupe de ceux qui ont eu une réaction à l’abacavir et 400 patients « témoins » sont inclus au niveau international dans cette étude. 42 personnes ont été inclus en France.

qui contacter ?

 La ligne d’information d’Act Up-Paris sur les essais cliniques : le mercredi, le jeudi et le vendredi de 14h00 à 18h00, 01 49 29 44 82

grille de lecture

conditions d’entrées
naïfs non
pré-traités oui
charge virale indifférent
nombre de CD4 indifférent
infections opportunistes non
bénéfices directs non